Nouvelle compulsion haineuse de Tebboune contre le Maroc

Dans un discours prononcé devant les généraux algériens, mercredi 8 mai, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est à nouveau livré à des déclarations erronées sur le Sahara marocain. À part lui, plus personne ne parle de la décolonisation des provinces du Sud du Royaume, achevée en 1975, ni de référendum onusien, une option que les Nations unies ont définitivement enterrée il y a déjà deux décennies. Devant l’assemblée de généraux, Tebboune a martelé que «l’Algérie ne lâchera jamais le peuple sahraoui».

Mercredi 8 mai, alors que l’Algérie célébrait «la journée de la mémoire» qui commémore les douloureux massacres, il y a 70 ans, de Sétif, Guelma et Kherrata, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a détourné ce moment de recueillement, en le transformant en campagne électorale auprès des hauts gradés de l’armée algérienne, qu’il a désignés comme les «dignes héritiers» de la résistance anticoloniale.

En mal de légitimité, le régime d’Alger, ou «système politico-militaire construit sur une rente mémorielle», comme l’a qualifié le président français Emmanuel Macron en 2021, continue de réécrire l’Histoire à sa guise.

Au siège du ministère de la Défense nationale, où il s’est rendu hier, en l’absence de tout membre de son gouvernement et en présence des seuls hauts responsables de l’armée, Tebboune a prononcé un bref discours dans lequel il a sciemment et complètement fait hors sujet en parlant du Sahara marocain à deux reprises devant son auditoire tout en kaki.

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On appréciera au passage cette vieille trouvaille de Boumediene, que les gardiens du système continuent d’alimenter: la fausse analogie entre la cause palestinienne légitime et ce que le régime d’Alger appelle la «cause sahraouie» qu’il essaie– vainement depuis plus de quatre décennies– d’arrimer à coups de mensonges à la Palestine. Même le torchon qui sert d’étendard au Polisario est un fac-similé du drapeau palestinien.

D’autre part, le président algérien s’est placé en porte-à-faux, non seulement de son sujet mémoriel du jour, mais des décisions de l’ONU tout court et de l’évolution du dossier du Sahara en s’en tenant à un discours éculé qui date du siècle dernier. Alors que le Sahara a été décolonisé il y a plus de 48 ans, sur la base de l’Accord tripartite de Madrid de novembre 1975, Tebboune reste prisonnier de ses propres contradictions. N’a-t-il pas demandé à l’Espagne, à moult reprises, d’administrer ou de recoloniser le Sahara une nouvelle fois, ce qui est en soi une reconnaissance que ce territoire a bel et bien été décolonisé dans le respect des règles du droit international?

Il y a moins d’une année, et plus exactement le 23 juin 2023, Antonio Guterres, actuel secrétaire général de l’ONU, a lui-même confirmé, devant les étudiants de l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po), que le Sahara a été décolonisé en 1975, à une époque où le Polisario n’existait même pas. Bon connaisseur de ce dossier, surtout du temps où il était Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, de juin 2005 à décembre 2015, période durant laquelle il n’a cessé d’exiger un recensement des Sahraouis des camps de Tindouf, Guterres a aussi affirmé, mais sans les citer, que ce sont l’Algérie et le Polisario qui bloquent toute solution du dossier du Sahara. «Ce problème est bloqué par ceux qui bloquent», a-t-il dit en substance.

Feignant d’ignorer qu’un consensus mondial est en train de se constituer autour de la reconnaissance de la marocanité du Sahara, Tebboune a également affirmé dans son discours devant le général Saïd Chengriha et sa compagnie, que l’ONU doit organiser un référendum au Sahara. Une option depuis longtemps abandonnée sur recommandation de l’ancien envoyé spécial du SG de l’ONU au Sahara, Peter van Walsum, qui a conclu, en avril 2008 devant le Conseil de sécurité, qu’un référendum est irréalisable au Sahara et que l’indépendance de ce territoire est impossible.

Aujourd’hui, le régime algérien continue de faire la sourde oreille et de pratiquer la politique de l’autruche face à toutes les décisions de l’ONU relatives au Sahara. C’est ainsi qu’il a ouvertement rejeté, à travers des communiqués officiels de la présidence et du ministère des Affaires étrangères algérien, deux des trois dernières résolutions du Conseil de sécurité, à savoir les résolutions 2548 du 31 octobre 2021 et 2654 d’octobre 2022. La résolution 2703 d’octobre dernier n’a pas été ouvertement rejetée par le régime algérien qui s’est fait discret à la veille de son entrée au Conseil de sécurité en tant que nouveau membre non permanent.

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Mais il faut rendre grâce à Tebboune, quand il a déclaré hier que «l’Algérie ne lâchera jamais le peuple sahraoui», apportant ainsi une énième preuve que la principale partie en conflit avec le Maroc est bien l’Algérie. Tout le monde sait qu’il n’existe pas de peuple sahraoui et que la proclamation de Tebboune veut dire en fait que «l’Algérie ne renoncera jamais au Sahara occidental». Nous le savions, mais c’est mieux quand la façade politique le crie de façon péremptoire devant les caciques en vert kaki de la junte.

Ces nouvelles déclarations de Tebboune sur le Sahara interviennent juste après l’épisode rocambolesque du grand tapage qu’Alger vient de faire à cause d’une carte complète du Maroc incrustée légalement sur le maillot du club de la Renaissance sportive de Berkane, venu il y a deux semaines à Alger pour y disputer une demi-finale de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF). L’argument brandi par le régime d’Alger pour expliquer aux Algériens la confiscation des maillots de l’équipe marocaine: «la souveraineté nationale est une ligne rouge». Ainsi donc, la souveraineté de l’Algérie couvrirait le Sahara atlantique. Là aussi, il fallait le dire!

Le régime d’Alger devrait surtout continuer dans cette voie. Car bientôt, il rendra invisible et inaudible le Polisario.

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