La politique bruxelloise et les minorités : une course au vote de droite à n’importe quel prix ?

Mohsin Mouedden

Les Engagés n’ont plus rien de chrétien, ni d’humaniste !

Chez les Engagés, ex CDH (PSC, parti social-chrétien), un candidat dénote, le célèbre patron des snacks « Titeko », devenu « fritiko » suite à une plainte déposée par les snacks Tétik .

Hosni Essaouiki, 13ème sur la liste des Engagés Bruxellois a d’abord voulu se présenter avec le MR, par la suite et voyant que les appels à un boycott de ses snacks pouvait lui causer une perte sèche tant économique que politique, il s’engagera finalement chez les… Engagés en disant dans la presse : « qu’il a remis la boussole au bon endroit », sauf que sur la question du halal et donc contre l’étourdissement, il ne cesse sur les RS (réseaux sociaux)  de clamer que son parti est contre l’étourdissement, alors que dans leur programme, à la page 207 nous y lisons l’inverse : «Limiter au maximum toute souffrance animale lors de l’abattage en généralisant des conditions d’étourdissement permettant de respecter les rites religieux …La Cour de Justice de l’Union Européenne a reconnu que l’obligation d’un étourdissement préalable à un étourdissement ne constituait pas une ingérence disproportionnée  dans la liberté de culte et pouvait se justifiait ». 

Face à cette évidence d’une acceptation de l’étourdissement par son parti, Ahmed El Khannous l’ex homme fort du CDH (Engagés) a répliqué sur les RS pour rappeler au candidat Hosni qu’il se trompait, ce dernier n’a eu comme réponse que le mépris à l’égard d’un ténor respecté de la politique bruxelloise et locale molenbeekoise.  Cette incapacité à reconnaitre une réalité, à vrai dire le propre de la majorité des candidats, à croire qu’une fois dans le parti, ils sont dans l’incapacité de garder un esprit critique.

DEFI, fier d’être le parti le plus laïciste du pays, l’exemple ? C’est la France !

Défi, qui se targue d’être le parti le plus laïciste de Belgique a via le renfort du belgo-turc Schaerbeekois Emin Ozkara réussit le tour de force de prendre en son sein, un élément qui pendant de très longues années fût socialiste, avant de devenir indépendant (après un clash mémorable avec son parti) et de devenir une des locomotives de la défense des Bruxellois pour leurs droits fondamentaux. Aujourd’hui, il défend le programme de DEFI, probablement le plus défavorable aux minorités musulmanes de la Région bruxelloise avec une vidéo qui circule qui fait déjà les joies des RS.

Le candidat Emin Ozkara, là aussi fait preuve d’incohérence, car tout au long de la dernière législature, il a dénoncé et défendu absolument tous les dossiers sensibles : la question du foulard, les discriminations touchant les femmes portant le foulard, le halal, etc… pour aujourd’hui estimait que « DEFI défend ses choix et ses valeurs » (sic). Ce n’est même plus le grand écart ici, on est dans la négation de ses combats.

Toutes les communautés sont touchées, ainsi le belgo-pakistanais Zahoor Manzoor a lui aussi un parcours étonnant, il est député régional de 2014 à 2019  sur la liste MR, puis devient député socialiste pour terminer comme « indépendant » et s’allier pour les élections de 2019 avec … Defi, vous me suivez ? Mais, le parti DEFI en 2019 l’écarte sur sa liste comme un malpropre, pour, tenez-vous bien, figurer sur la liste DEFI en … 2024 en espérant que DEFI ne lui rejouera pas un mauvais tour.

Rappelons, qu’on est incapable de voir un sens politique dans le parcours surprenant de ce médecin de l’ambassade du Pakistan. Rappelons qu’il a encore fait la « une » des médias récemment en s’affichant dans les vitrines avec du français et de l’urdu

Si nous nous sommes focalisés sur la droite (DEFI), le centre droit (les Engagés) et la droite radicale (MR) de l’échiquier politique belge, c’est en raison de la posture idéologique de ces partis politiques sur les thématiques sécuritaires, des discriminations, des droits fondamentaux ou d’Israël notamment, mais la gauche, elle aussi à ses incohérences que nous développerons dans un prochain dossier.

CONCLUSION :

Alors faut-il tromper le peuple pour son bien ?

Selon l’écrivain Irlandais Jonathan Swift, né en 1667, l’art du mensonge politique est en effet  » l’art de faire croire au peuple des faussetés salutaires, pour quelque bonne fin «  .

Un autre écrivain talentueux, l’Ecossais John Arbuthnot au 18ème siècle, chercha par exemple à savoir, lesquelles des deux grands partis politique anglais de l’époque, les « Tories » ou les « Whigs » étaient les meilleurs dans « l’art du mensonge politique ».

Il conclut à un partage, car les deux excellèrent allégrement dans le domaine du mensonge politique…

En conclusion, nous pouvons estimer que pour certains, le carriérisme politique passe avant toutes autres considérations.

Sans mentir éhontément, « le mentir par omission » ou le célèbre : «S’arranger avec la vérité » reste pour la majorité des candidats, une ligne de conduite largement éprouvé.

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