Ixelles : Les caméras sont là pour relever les infractions, pas pour surveiller les dealeurs

Ces dernières années, les communes mais également les zones de police de la région ont investi dans l’acquisition de nouvelles caméras de surveillance. Objectifs, dissuader les malfrats mais également donner un coup de pouce aux enquêteurs qui ont ainsi la possibilité de visionner les images enregistrées du trafic de drogue.

Ce trafic qui propose de nombreuses tensions en région bruxelloise. Non seulement pour la police, mais aussi pour les habitants et les commerçants.

Les dealers ont pris possession de certains quartiers de Bruxelles et ne se cachent plus.

Notre équipe s’est rendue à Matongé, le quartier chaud d’Ixelles. Nous sommes en pleine journée, un jour de semaine , sous les caméras de surveillance de la police. C’est l’un des principaux points de deal.
Des individus viennent vers nous. « 
Il vous faut de la beuh?« , nous lance l’un d’entre eux. Nous demandons s’ils ont le produit sur eux et s’il est facile de s’en procurer. « C’est comme dans tous les quartiers. Tout le monde en a ici« , nous répond-il.

Herbe, cannabis, cocaïne: ça deale au vu et au su de tout le monde, même sous les caméras de surveillance de la police.

Juste en dessous d’une caméra de surveillance qui capte en continu les voitures qui passent dans une zone interdite aux automobilistes en journée, dont les infractions sont nombreuses et les perceptions d’amendes battent des records.

Cette ZAL concerne aussi d’autres petites rues adjacentes à la chaussée d’Ixelles et certains conducteurs se font parfois piéger. Et comme toute la zone est surveillée par des caméras ANPR, les sanctions tombent. Les amendes pour infraction à cette ZAL auraient rapporté pas moins de 16 millions d’euros à la Commune d’Ixelles.

Mais malheureusement ces caméras ANPR filment juste les voitures qui passent sur cette ZAL mais ne détectent pas la vente de la drogue juste en dessous.

 

 


Des habitants ne cessent pourtant d’alerter les autorités.

« Nous estimons entre 2.000 et 5.000 euros la vente quotidienne de drogue devant chez nous« , indique un témoin. Certains ont envoyé des mails au bourgmestre et à la police chaque semaine durant un an. « 

Un commerçant du quartier n’en peut plus. Il témoigne anonymement. « Ils ont pris possession du terrain. Les forces publiques en ont peur, et les forces politiques n’ont pas la volonté d’intervenir« , nous dit-il.

Sans réaction de la part des autorités, il a essayé de se protéger comme il pouvait. « D’abord, on avait mis des caméras. Elles se sont faites vandalisées. Et puis on a remises, et on s’est fait menacer: ‘Vous retirez ça endéans l’heure, sinon il y aura des représailles physiques’« , confie le commerçant.

Après quelques minutes sur place, nous sommes priés de partir. Alors que nous sommes clairement identifiés comme journaliste, avec caméra et micro, les transactions se font sous notre nez.

Un commerçant du quartier n’en peut plus. Il témoigne anonymement. « Ils ont pris possession du terrain. Les forces publiques en ont peur, et les forces politiques n’ont pas la volonté d’intervenir« , nous dit-il.

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