Un an sans ambassadeur du Maroc à Ottawa: Quel impact?

l’ambassadeur Mohammed Lotfi Aouad est décédé des suites d’une longue maladie. Nommé à Ottawa quelques semaines auparavant alors qu’on le savait condamné – ce qui dénote d’une cécité diplomatique inquiétante-, le poste est resté depuis vacant. Certes, Soraya El Othmani a bel et bien été nommée à la tête de la représentation marocaine au Canada en juin 2017, mais elle n’est toujours pas entrée en fonction. Autant dire qu’il n’y a plus d’ambassadeur du Maroc à Ottawa depuis plus d’un an, ce qui est préoccupant. Un chargé d’affaire, quand bien même serait-il hyperactif ne peut en aucun cas se substituer à l’ambassadeur. Il n’en a pas le mandat. C’est à dire qu’il ne peut pas improviser un discours pour défendre les positions du Maroc et ne peut traiter d’égal à égal avec des diplomates dûment accrédités.

L’auteur de ces lignes, de par la nature de ses attributions en tant que conseiller politique a pris part à Ottawa à plusieurs réunions à caractère diplomatique qui ont vu la présence de membres du gouvernement canadien, d’ambassadeurs arabes et étrangers, de députés fédéraux et provinciaux et à quelques rares exceptions près, la diplomatie marocaine était absente, alors que des pays comme l’Algérie, Cuba, la Palestine, l’Égypte, la Tunisie, la Suède, l’Allemagne… étaient représentés par des ambassadeurs. Comment peut-on se priver des services d’un représentant officiel de la diplomatie, alors que le pays dont il est question compte une communauté de 130 000 membres!! Rien ne saurait justifier une telle lacune et là encore, l’auteur de ces lignes a été personnellement témoin de l’impact dommageable découlant de cette absence.

Jusqu’à quand?

Des diplomates de différents pays m’ont mis à plusieurs reprises dans l’embarras – et c’est toujours le cas – en s’adressant à moi comme si j’avais un quelconque lien avec la diplomatie marocaine. Et à chaque fois, j’ai du rectifier le tir en mettant en avant ma qualité de Conseiller politique d’une figure connue de la politique fédérale défendant exclusivement les intérêts du Québec. Il ne m’appartient pas de me substituer à quiconque, mais le moins qu’on puisse dire c’est que la politique de la chaise vide fait un mal fou aux intérêts du Maroc et j’en témoigne. Nous ne parlons pas ici de deux ou trois mois de vacance diplomatique mais de plus d’un an alors qu’entre-temps, il y a le dossier du Sahara à gérer, la question palestinienne sachant que le Maroc préside le Comité Al Qods, les relations avec le Canada… Et tous ces aspects relèvent d’un ambassadeur et non pas d’un consul ou d’un chargé d’affaire…

Combien durera cette situation pour le moins inédite? Personne ne peut y répondre. Chose certaines, plusieurs ambassades et non des moindres sont dans la même situation et ceux qui ont été nommés n’ont pas la moindre idée de la date à laquelle le coup d’envoi de leur mission sera donné. Il y a donc quelque chose qui ne tourne pas dans notre diplomatie. Engranger des points en Afrique, c’est une excellente chose, certes, mais une diplomatie efficiente ne peut se permettre de rester plus d’un an sans ambassadeur, sinon, les MRE risquent de croire -avec raison- qu’on s’intéresse uniquement à eux au niveau du discours et non pas au niveau du tangible. Corrigeons donc cette anomalie et comblons sans tarder ce vide!

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