Espionnage, ingérence… La présidence du gouvernement espagnol blanchit totalement le Maroc

Dans son rapport annuel 2023 sur l’état de la sécurité nationale, la présidence du gouvernement espagnol écarte tous les soupçons d’ingérence dans les affaires intérieures du voisin du nord par le Maroc. Les accusations d’espionnage sur Pedro Sánchez, dont le Royaume fait l’objet, sont écartées une bonne fois et pour toutes.

Le rapport est on ne peut plus officiel et il émane de la présidence du gouvernement espagnol, dont le Département de la sécurité nationale consolide toutes les informations remontées des ministères, offices et directions concernés. Ce qui en ressort est limpide: les accusations d’ingérence dans les affaires intérieures et d’espionnage proférées contre le Maroc sont fausses et totalement infondées.

Ainsi, dans son rapport annuel 2023 sur l’état de la sécurité nationale, la présidence du gouvernement du voisin du nord écarte tous les soupçons dont le Maroc est entouré, notamment de la part de la droite et de l’extrême droite, et qui sont allègrement relayés par l’Algérie. Aucune mention ou référence au Royaume n’est ainsi faite dans le chapitre réservé à ce sujet dans ledit rapport. Ceci, en sachant que le document cite explicitement deux pays qui se distinguent par leurs activités intenses, voire agressives, de collecte d’informations et de manœuvres et actions d’influence en Espagne: la Russie et la Chine.

L’absence du Maroc est pour le moins parlante, la droite espagnole étant habituée à le voir comme son principal ennemi en matière de renseignement. C’est sur le Royaume que se sont portés les plus grands soupçons lorsqu’il a été révélé que les téléphones portables de Pedro Sánchez et de ministres tels que Margarita Robles et Fernando Grande-Marlaska avaient été espionnés à travers le logiciel Pegasus, développé par la firme israélienne NSO. Ceci, au plus fort de la crise diplomatique passée entre Rabat et Madrid.

Des allusions voulant que «les capacités offensives dans le cyberespace de certains des services de renseignement des pays du bassin méditerranéen, du Sahel et du Moyen-Orient connaissent une augmentation significative», qu’on aurait pu lire dans le précédent rapport, ont été éjectées.

De quoi conforter les conclusions du Centre national de renseignement espagnol (CNI) qui, en juin 2022 déjà, écartait l’hypothèse d’un détournement par le Maroc de données «violées» depuis le téléphone de Pedro Sánchez. Dans le même esprit, le CNI avait catégoriquement démenti la rumeur d’une attaque orchestrée par Rabat contre Margarita Robles et Fernando Grande-Marlaska. Ce rapport vient également appuyer les témoignages de hauts cadres des renseignements espagnols, faits le 28 novembre 2022 devant une commission du Parlement européen chargée d’enquêter sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus.

À souligner, en revanche, que l’Espagne et le Maroc se sont imposés comme des partenaires internationaux de choix en matière de coopération sécuritaire, tant au niveau opérationnel que technique, indiquait l’agence d’information EFE, citant un rapport paru en janvier sur l’état de la coopération sécuritaire entre Rabat et Madrid en 2023. Cette coopération s’est traduite par des opérations conjointes dans les deux pays et par un travail «intensif» des officiers de liaison.

«Nous disposons du plus grand réseau d’officiers de liaison. Cela facilite les contacts entre les services de sécurité espagnols et marocains», avait expliqué à ce titre une source policière marocaine. L’Espagne est en effet le seul pays avec lequel le Maroc dispose d’un centre international de coopération policière qui permet une coordination en «temps réel» entre les services des deux pays.

 

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