“CMB : le Conseil des Musulmans de Belgique ou la grande illusion démocratique”
Par notre envoyé spécial au royaume des simulacres communautaires
Il était une fois, en Belgique, un Conseil des Musulmans qui ne représentait… personne. Ou si peu. Quelques mosquées triées sur le volet, un soupçon de copinage, une pincée d’opacité, et voilà un organe censé représenter près d’un million de fidèles musulmans. Bienvenue dans la farce démocratique made in CMB, où l’autoproclamation tient lieu de scrutin et où la diversité est un mot d’ordre que l’on oublie dès qu’on a mis la main sur la présidence.
Une assemblée à huis clos… entre amis
Selon le rapport explosif daté du 7 juin 2025, le Conseil des Musulmans de Belgique (CMB), composé à son origine de quatre personnes privées sans légitimité communautaire réelle, a mis en place une Assemblée Générale prétendument représentative. La réalité est plus digne d’une mauvaise série belge que d’une refondation du culte musulman : sur les 350 mosquées que compte le pays, à peine 86 sont représentées. Quant aux communautés turque, bosniaque, africaine et chiite, elles brillent par leur absence ou leur mise à l’écart soigneusement orchestrée.
“Le CMB, c’est comme une comédie électorale sans élection”, ironise le journaliste Bouchaib El Bazi . “Ils organisent des AG où tout est décidé d’avance, les statuts sont bricolés en coulisse, et le casting du Conseil d’administration relève plus du théâtre de marionnettes que d’un scrutin sérieux.”
Le mode de désignation au sein du CMB est, comment dire… créatif. Les quatre fondateurs initiaux (dont un ex-Frère Musulman recyclé en expert de la représentativité) ont conservé le droit exclusif de coopter les membres de l’AG. Résultat ? Des représentants fantomatiques, des fédérations fictives, et des affiliations communautaires floues. La Fédération des Mosquées de Bruxelles (FMB) ne couvre que 19 mosquées, mais elle rafle la mise. La Fédération des Mosquées de Flandre (FMV), idem , 37 mosquées représentées, 100 % des sièges. À Verviers, l’UMPL est devenue la succursale d’une certaine idéologie importée tout droit des Frères Musulmans.
“Le CMB ressemble plus à un club privé qu’à un organe représentatif. On dirait une énième tentative de mainmise idéologique maquillée en réforme”, tacle El Bazi. “Ils nous servent le mot ‘représentation’ comme d’autres servent du couscous à la fête du quartier , généreusement, mais sans substance.”
Un Conseil d’administration à géométrie variable
Le 31 mai 2025, alors que les statuts n’étaient même pas finalisés, le CMB a tranquillement élu dix des onze membres de son nouveau Conseil d’administration. Parmi eux, des amis, des collègues, des proches… et un converti qui a déjà annoncé publiquement son retrait, probablement pour laisser sa place à un autre pion stratégique. Quant à la parité, elle est saupoudrée à la va-vite avec une seule femme, potentiellement désignée sans base communautaire solide, histoire de cocher la case genre sans trop déranger l’ordre masculin établi.
Le mirage de la reconnaissance
Malgré ce montage ubuesque, le CMB continue à quémander sa reconnaissance officielle auprès du SPF Justice. Mais sur quelle base ? Démocratique ? Inclusive ? Représentative ? Rien de tout cela ne tient. Le conseil veut gérer le temporel du culte musulman, nommer des imams, contrôler les aumôniers, encadrer l’enseignement islamique, tout en s’asseyant sur les principes les plus élémentaires de transparence et de pluralisme.
“Ce qui me choque, c’est que l’État puisse envisager de reconnaître un tel dispositif. C’est comme si on confiait la direction de l’orchestre à des musiciens sourds”, conclut Bouchaib El Bazi. “Le risque, c’est de voir émerger une caste religieuse coupée de ses fidèles, une bureaucratie confessionnelle sans racines ni avenir.”
Encadré : Les chiffres qui fâchent
- Nombre estimé de mosquées en Belgique : 350
- Mosquées représentées au CMB : 86
- Communauté turque (40 % des musulmans) : 0 délégué actif
- Membres du CA du CMB élus avant validation des statuts : 10/11
- Nombre de femmes au CA : 1
Derrière les rideaux de la pseudo-démocratie, le CMB déroule une pièce où les voix divergentes sont priées de se taire et où l’agenda des initiés prime sur l’intérêt général. Si ce conseil devient demain le visage officiel du culte musulman en Belgique, alors c’est toute une communauté qui se retrouvera prisonnière d’un miroir sans reflet.