Taza célèbre la pensée marocaine : Hommage à Dr. Abdellah Boussouf, intellectuel du dialogue et de l’identité

Bouchaib El Bazi

Dans le cadre de son programme culturel et scientifique, le Forum Friouato du Cinéma, de la Culture et de la Création organise, en partenariat avec la Fondation Bathon pour les études, la recherche, l’édition et les stratégies culturelles, et en collaboration avec la Direction provinciale du ministère de la Culture, la première édition de sa Semaine culturelle annuelle à la ville de Taza.

Point d’orgue de cette édition inaugurale, un hommage solennel sera rendu au penseur et historien marocain Dr. Abdellah Boussouf, secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), à l’occasion d’une rencontre intellectuelle de haut niveau autour de ses deux ouvrages : « Tamaghrabit » et « L’Imamat suprême » (Imarat Al Mouminine).

La séance de signature, prévue pour le lundi 26 mai 2025 à 18h30 à la salle des spectacles de l’Institut de musique et d’art chorégraphique de Taza, réunira un panel d’universitaires de renom, dont Dr. Ayad Aballal, M. Mohamed Maghouti, et Dr. Mohamed El Azouzi, sous la modération du Dr. Boujemaa El Aoufi.

Une pensée enracinée, ouverte sur le monde

Figure intellectuelle incontournable de la scène marocaine contemporaine, Abdellah Boussouf incarne depuis plus de trois décennies une vision engagée du vivre-ensemble, de la citoyenneté et de la place de la culture dans le dialogue des civilisations. Depuis ses débuts en France, où il a présidé dès 1993 l’Association de la Mosquée de Strasbourg et piloté la réalisation de la Grande Mosquée de la ville, jusqu’à son rôle de conseiller auprès de la Commission européenne dans le cadre du programme « Une âme pour l’Europe » (1997–2003), Boussouf a sans relâche œuvré à la reconnaissance et à l’épanouissement des Marocains du monde.

Nommé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à la tête du CCME en 2007, il a su porter avec rigueur et constance les voix de la diaspora marocaine dans les instances internationales, défendant une lecture éclairée de l’islam et une approche inclusive de l’identité.

Une œuvre intellectuelle ancrée dans les valeurs nationales

Les écrits de Boussouf, notamment « Tamaghrabit » et « Imarat Al Mouminine », s’inscrivent dans une réflexion profonde sur les fondements de l’identité marocaine , une identité plurielle, dynamique, enracinée dans l’histoire mais résolument tournée vers l’avenir. À travers ces deux ouvrages, il plaide pour un islam du juste milieu, fondé sur les constantes de la nation, tout en appelant à faire de la culture un levier d’intégration et non un vecteur de repli.

L’événement de Taza représente donc bien plus qu’un simple hommage , c’est une invitation à revisiter, à travers le parcours de Boussouf, les grandes questions qui traversent notre époque – du rapport à l’autre à la redéfinition de la citoyenneté à l’heure de la mondialisation.

Reconnaître la pensée comme levier de cohésion

En célébrant Dr. Boussouf, Taza rend hommage à une trajectoire intellectuelle singulière, mais aussi à une vision du Maroc moderne, fondée sur le dialogue, la diversité et la fidélité aux valeurs constitutionnelles. Cette semaine culturelle entend ainsi réaffirmer le rôle central de la pensée dans la construction des ponts entre les individus, les cultures et les générations.

Tamaghrabit, au-delà du concept, devient ici un projet celui d’un Maroc réconcilié avec ses héritages, et ouvert à tous ses horizons.

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