TikTok et tribunal : la famille Jirando entre buzz virtuel et vraie prison
Bouchaib El Bazi
À l’ère des likes faciles et des indignations en stories, la famille du célèbre (ou tristement célèbre ?) TikTokeur marocain Hicham Jirando vient de découvrir que la liberté d’expression version réseaux sociaux ne s’accorde pas toujours avec le Code pénal. Résultat ? Une avalanche de peines, de grincements de dents, et probablement une série Netflix en préparation.
Du contenu viral à la condamnation pénale
La chambre correctionnelle du tribunal d’Aïn Sebaâ à Casablanca a rendu son verdict : la sœur de Jirando s’en sort plutôt bien avec deux mois de prison avec sursis et une amende de 20 000 dirhams – probablement le prix à payer pour avoir liké au mauvais moment.
Le mari, lui, n’a pas eu cette chance : deux ans fermes et 40 000 dirhams d’amende. La justice a visiblement estimé qu’il était passé du soutien familial à la complicité institutionnelle.
Mais c’est leur fils qui décroche la palme : trois ans de prison ferme et une amende de 40 000 dirhams, pour participation active à l’humour constitutionnel mal placé. De quoi refroidir les envies de “collab” sur TikTok.
Et les figurants du drame numérique ?
Quatre autres personnes liées à l’influenceur ont également goûté au marteau judiciaire :
- Deux d’entre eux écopent de trois ans fermes,
- Un autre prend deux ans,
- Et le dernier, chanceux ou moins impliqué, repart avec un an ferme et 40 000 dirhams d’amende – de quoi faire réfléchir à deux fois avant d’apparaître dans une story.
Quand l’institution devient intouchable
Le message est clair : on peut faire des blagues, mais pas sur n’importe quoi. La Constitution n’est pas un contenu viral, et les institutions ne sont pas des hashtags. À force de vouloir transformer tout en buzz, certains oublient qu’il y a des lois… et des juges avec une connexion haut débit.
Quant à Hicham Jirando, confortablement installé à l’étranger, il regarde peut-être tout ça en live, entre deux duos TikTok, en se demandant s’il a vraiment lu les petites lignes de la Constitution avant d’en faire une punchline.
Morale de l’histoire : “Publier, c’est risquer”
Derrière les filtres, il y a parfois des barreaux. Derrière les followers, il y a parfois des enquêteurs. Et derrière l’écran, une salle d’audience où les “likes” ne vous sauveront pas. La famille Jirando l’a appris à ses dépens : au Maroc, on ne plaisante pas avec les institutions… surtout pas en 1080p HD.