Bruxelles, capitale de l’Europe… et des ordures ?

Majid Fatima Zahra

Ah, Bruxelles. Ses institutions européennes, ses frites sans ketchup, son Manneken-Pis qui urine sans relâche, et… ses trottoirs couverts de poubelles. Si la capitale de la Belgique brille sur la scène diplomatique, elle étouffe sous les sacs-poubelles. Insécurité et saleté : deux mots devenus synonymes de la vie quotidienne dans une ville qui semble avoir abandonné tout espoir de paraître propre… ou simplement vivable.

Une ville à l’image brouillée

Pendant que les touristes cherchent désespérément le charme de la Grand-Place, les Bruxellois cherchent une rue sans déchets. Mission impossible, même avec un GPS. Car ici, les sacs-poubelles ne se cachent pas : on les exhibe fièrement sur les trottoirs, tels des œuvres d’art contemporaines malodorantes. Une sorte de biennale permanente du déchet urbain, version surréaliste belge.

Selon les derniers sondages, une part non négligeable des habitants admettent voir leur ville comme “sale”, mais avec une résignation toute bruxelloise. Certains en viendraient presque à penser que c’est un trait culturel : après tout, qui sommes-nous pour juger une ville où les mouettes remplacent les policiers dans certains quartiers ?

Un modèle à revoir… ou à enterrer ?

Face à cette situation embarrassante – qui commence à sentir très fort à l’approche de l’été –, la Région de Bruxelles-Capitale promet de revoir son modèle de gestion des déchets et de la propreté. Des campagnes de sensibilisation ? Il y en a. Des applis pour signaler les dépôts sauvages ? Aussi. Des jours de collecte bien définis ? Oui, sauf que les habitants ne les connaissent pas… ou font semblant.

Et puis il y a la fameuse sécurité. Ou plutôt son absence. Certaines zones de la capitale, passées en “mode no-go” selon des médias étrangers, voient les interventions policières aussi rares que les rues propres. Bruxelles commence à ressembler à une version low-cost de Gotham City, sans Batman, mais avec des rats et des scooters volés.

Le classement qui fait mal

Cerise sur le gâteau moisi : Bruxelles vient d’entrer dans un classement européen peu glorieux sur la qualité de vie urbaine, aux côtés de villes comme Marseille, Palerme ou Athènes. Oui, même Marseille a levé un sourcil d’indignation : “On n’est pas si pires, quand même !”

La Ville tente de sauver la face. Des discours, des promesses, des plans “anti-saleté”, “anti-incivilité”, “pro-civisme”. Mais sur le terrain, les canettes roulent toujours sur les pavés, les seringues jonchent les parcs, et les citoyens… baissent les bras.

Bruxelles, l’Europe dans sa version la plus humaine ?

Peut-être faut-il voir Bruxelles autrement. Non comme une capitale sale, mais comme le miroir imparfait de l’Europe elle-même : complexe, désorganisée, pleine de contradictions, et parfois complètement débordée. Une ville où cohabitent les normes strictes de l’UE… et les crottes de chien.

Alors oui, Bruxelles est sale. Bruxelles est parfois dangereuse. Mais Bruxelles est authentique. C’est déjà ça.

 

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