Bienvenue à l’hôpital numérique de TikTok, où le diagnostic est une larme bien placée, le traitement un live en pleurs, et le remède… un virement via PayPal. À défaut de médecins, on y trouve des influenceurs. Et en guise de prescription, un code IBAN en description.
De plus en plus de pseudo-malades émergent sur TikTok. Leur état de santé ? Fluctuant selon les statistiques de vues. Leur besoin urgent ? Pas une opération chirurgicale, mais plutôt une opération bancaire. Ce sont des “patients” qui ne cherchent ni hôpital ni traitement – juste un bon taux de conversion.
Le scénario est désormais bien rôdé : un influenceur organise un live déchirant, présente “un cas humanitaire”, insère quelques effets sonores dramatiques, et incite ses followers à faire preuve de générosité. Ce que le public ignore souvent, c’est que ce “malade” est un partenaire de l’ombre, avec lequel une entente a été conclue… en message privé.
Selon plusieurs associations caritatives ayant tenté de contacter ces prétendus bénéficiaires, la réponse est édifiante : “Pas besoin d’aide médicale, envoyez juste l’argent.” Certains refusent même tout soutien réel, confirmant ainsi que le mal ici est purement opportuniste.
Quant à l’influenceur – ou devrions-nous dire l’intermédiaire commercial – il perçoit une part bien méritée de chaque don. Après tout, il a fourni le décor, la narration, et les émotions en haute définition. Un pourcentage sur la pitié : le nouveau modèle économique de la compassion 2.0.
Ce phénomène prend de l’ampleur, et devient un véritable marché parallèle à la solidarité authentique. Les plateformes comme TikTok, à défaut de régulation sérieuse, sont devenues un terrain fertile pour les escroqueries émotionnelles.
Il est donc urgent que les autorités interviennent, instaurent un cadre légal strict pour les collectes en ligne, et sanctionnent sévèrement ceux qui transforment la misère en stratégie marketing. Car la vraie charité ne se monétise pas. Et surtout, elle ne se joue pas en direct.