Tebboune déforme la réalité et manipule la position de l’Espagne sur la question du Sahara marocain
Bouchaib El Bazi
La santé mentale du président algérien Abdelmadjid Tebboune suscite une inquiétude grandissante, à la lumière de ses déclarations récentes, révélant un décalage manifeste avec la réalité diplomatique. Lors d’une rencontre avec des représentants de la société civile à Béchar, le vendredi 25 avril, Tebboune a une nouvelle fois travesti la vérité concernant la position de l’Espagne sur le Sahara marocain, prétendant que Madrid avait été contrainte de revoir sa politique en raison de pressions économiques exercées par l’Algérie.
Affirmant que « l’Espagne a commis une erreur et l’a aujourd’hui corrigée », Tebboune a ignoré les déclarations officielles du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, qui, le 17 avril, a réitéré le soutien ferme de son pays à l’initiative marocaine d’autonomie comme seule base réaliste et sérieuse pour résoudre le différend autour du Sahara.
Malgré les revers diplomatiques successifs subis par l’Algérie dans ce dossier, Tebboune continue de s’enfermer dans le déni, multipliant les contre-vérités dans une tentative vaine de masquer l’échec de sa politique étrangère. Cette attitude soulève de sérieuses interrogations quant à sa capacité à appréhender les réalités politiques actuelles.
Poussant plus loin la désinformation, Tebboune a affirmé que l’Algérie avait causé à l’économie espagnole des pertes évaluées à 7 milliards de dollars par an, poussant Madrid à modifier sa position. Or, les faits démontrent que la crise diplomatique, qui a duré de 2022 à 2024, a surtout fragilisé l’économie algérienne, tributaire quasi exclusive de ses exportations d’hydrocarbures et dépendante des importations pour la majorité de ses besoins essentiels.
Suite à la reconnaissance officielle par l’Espagne de la souveraineté marocaine sur le Sahara en avril 2022, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur à Madrid, suspendu le traité de bon voisinage et imposé un gel des échanges commerciaux, à l’exception de ses exportations gazières. Une posture agressive qui, loin d’étouffer l’économie espagnole, s’est retournée contre les entreprises algériennes elles-mêmes.
Confronté aux conséquences désastreuses de cette politique, le régime algérien s’est vu contraint de reprendre discrètement ses relations commerciales avec l’Espagne, tentant d’exploiter certaines déclarations diplomatiques du Premier ministre Pedro Sánchez pour maquiller ce revirement.
Cependant, lors de son intervention devant l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre dernier, Pedro Sánchez avait clairement réaffirmé son soutien aux efforts de l’ONU pour parvenir à une solution politique au différend du Sahara, confirmant ainsi la constance de l’engagement espagnol en faveur de l’initiative marocaine.
L’attitude de Tebboune, persistant à diffuser des récits infondés, illustre non seulement l’isolement du régime algérien, mais soulève aussi des doutes sérieux quant à la capacité de ses dirigeants à gérer des affaires d’État avec lucidité. Ses déclarations intempestives pourraient, si elles étaient prises au sérieux, envenimer les relations bilatérales avec Madrid — à moins que les responsables espagnols n’aient déjà tiré la conclusion que l’Algérie est dirigée par une caste déconnectée de la réalité.