La nécessité d’une interdiction européenne totale des activités du Front Polisario

Bouchaib El Bazi

Le Front Polisario est une entité armée soutenue directement par l’Algérie, qui se présente comme un mouvement « indépendantiste » au Sahara marocain. Pourtant, la réalité démontre qu’il est aujourd’hui un foyer d’instabilité, semant le chaos dans la région du Sahel et au-delà, menaçant la sécurité de l’Europe elle-même. Dès lors, l’imposition d’une interdiction européenne totale de ses activités devient une nécessité sécuritaire urgente.

Depuis plusieurs années, les services de renseignement belges et européens alertent sur l’expansion des activités subversives du Polisario sur le sol européen. Depuis 2018, des rapports successifs ont mis en évidence les liens étroits entre les éléments du Polisario et les réseaux terroristes, ainsi que le crime organisé, notamment dans les domaines du trafic de drogue, d’armes et du blanchiment d’argent.

Ce danger est amplifié par le soutien multiforme offert par l’Algérie, qui instrumentalise politiquement et militairement le Polisario pour nourrir une stratégie de déstabilisation permanente dans la région maghrébine. L’Algérie fournit un appui financier, logistique et diplomatique massif à cette organisation, freinant ainsi toute tentative de règlement pacifique du conflit du Sahara sous la souveraineté du Maroc.

Les rapports européens, en particulier un rapport sécuritaire majeur publié en 2021, ont clairement établi la connexion entre les activités du Polisario et le financement du terrorisme. Selon le Centre de Crise belge (OCAD), environ 14% des flux financiers en provenance de la Belgique destinés aux zones sous contrôle du Polisario auraient été utilisés pour soutenir des factions armées à vocation terroriste.

Face à ces menaces croissantes, l’attitude timorée de la Belgique et de l’Europe apparaît aujourd’hui non seulement irresponsable mais aussi dangereuse. La Belgique, qui a connu les effets dramatiques du retour des combattants terroristes en provenance de Syrie, ne peut se permettre de répéter les mêmes erreurs face à une menace larvée sur son propre territoire.

Depuis 2022, l’OTAN a commencé à classer les acteurs proxies, tels que le groupe Wagner, parmi les organisations terroristes. Il est donc légitime et nécessaire d’appliquer les mêmes critères au Polisario, dont les liens avec les réseaux terroristes et criminels sont désormais avérés.

La base juridique pour une telle interdiction existe déjà : la décision européenne 2580/2001 permet de sanctionner les entités soutenant le terrorisme, tandis que l’article 140 du Code pénal belge offre une base légale pour poursuivre les activités de toute organisation terroriste.

Il est impératif de sortir de la complaisance politique et de reconnaître la véritable nature du Polisario : une menace terroriste transnationale. L’Europe doit agir avec fermeté, en surmontant les pressions et les chantages algériens, pour protéger sa sécurité intérieure et contribuer à la stabilité de la région sahélo-saharienne. La protection de la paix et de la sécurité ne saurait tolérer plus longtemps les manœuvres d’une organisation qui prospère grâce au soutien d’un régime algérien déterminé à instrumentaliser le chaos.

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