Le Front Polisario : une menace transnationale à classer comme organisation terroriste

Intisar Azmizam

La classification du Front Polisario comme organisation terroriste étrangère constitue une étape essentielle pour renforcer l’alliance stratégique entre les États-Unis et le Maroc, tout en contrant l’influence croissante de l’axe Iran–Russie–Chine, qui instrumentalise le conflit du Sahara marocain pour déstabiliser l’Afrique du Nord et menacer les intérêts occidentaux dans la région sahélo-saharienne.

Créé en Algérie en 1973, le Polisario s’est transformé d’un mouvement séparatiste en une organisation armée soutenue par des puissances régionales hostiles. Il est impliqué dans le trafic d’armes, le recrutement de jeunes pour des causes extrémistes, et la coopération avec des groupes terroristes tels que le Hezbollah et le PKK.

Il bénéficie également du soutien iranien en matière de drones, facilitée par l’appui logistique du régime algérien. En dépit de son discours d’autodétermination, le Polisario viole régulièrement le cessez-le-feu signé en 1991 sous l’égide des Nations unies, détourne l’aide humanitaire pour financer ses opérations militaires, et impose un contrôle autoritaire sur les camps de Tindouf, transformés en centres d’endoctrinement et de militarisation.

Face à cette menace, le Maroc se présente comme un partenaire fiable des États-Unis, engagé dans la lutte contre le terrorisme, la stabilisation régionale, et la coopération sécuritaire, comme en témoignent les exercices conjoints “African Lion”.

L’inaction de Washington face à la montée en puissance des milices de Wagner, de l’ingérence iranienne, et de la pression stratégique chinoise envoie un signal inquiétant. Sur le plan juridique, le Polisario remplit tous les critères requis pour être désigné organisation terroriste selon la section 219 de l’Immigration and Nationality Act : il s’agit d’un groupe étranger, qui mène des activités violentes contre des civils, menace directement les intérêts et les ressortissants américains, et sabote les efforts de stabilité dans la région.

Une telle désignation permettrait le gel de ses avoirs, le démantèlement de ses réseaux de financement, la rupture de ses alliances avec des puissances hostiles, et renforcerait la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara, notamment à travers son plan d’autonomie.

Elle exposerait également le rôle perturbateur de l’Algérie et de ses alliés, affaiblirait la propagande du Polisario au sein des institutions internationales, et attirerait l’attention sur les abus commis dans les camps de Tindouf. En somme, cette décision ne serait pas seulement un acte juridique ou symbolique, mais un message politique fort confirmant l’engagement des États-Unis envers leurs alliés et leur refus des mouvements séparatistes armés déguisés en luttes de libération.

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