Pendant un temps, elle était partout. « Moulate El Oud » n’était pas seulement un pseudo parmi d’autres sur TikTok — c’était un phénomène. Une femme qui parlait fort, qui osait, qui se dressait, prétendait-on, pour les femmes, pour les marginalisées, contre les marques et contre le système. Une voix que beaucoup ont crue libre, franche, nécessaire. Et puis, lentement, tout s’est fissuré.
Car « Moulate El Oud » n’était pas ce qu’elle prétendait être. Ce n’était pas une militante, ni une rebelle. C’était une opportuniste du flux, une acrobate du direct, une créatrice de spectacle sur commande. Derrière le vernis de la défense des causes se cachait une quête bien plus simple : la lumière. Peu importe la source. Même si elle vient de l’ombre.
Ceux qui l’applaudissaient hier ont cliqué ailleurs aujourd’hui. C’est la loi de ce public digital qu’elle n’a jamais vraiment compris : un public qui consomme plus qu’il ne soutient. Un jour tu es la voix du peuple, le lendemain, tu n’es plus qu’un souvenir dans l’algorithme. Elle croyait que les likes étaient des loyautés, que les commentaires étaient des allégeances. Elle s’est trompée. Cruellement.
Quand le choix du buzz devient un choix contre le pays
La bascule s’est faite le jour où elle a ouvert sa scène à ceux qui insultent le Maroc. À ceux qui piétinent ses symboles, son histoire, sa dignité. Elle appelait ça « diversité ». Elle y voyait un signe d’ouverture. Mais ce qu’elle offrait, c’était un espace d’injures, un plateau d’humiliation. Et le pire ? Elle n’a rien dit. Pas un mot. Pas une objection. Comme si l’audience justifiait l’insulte.
Là, elle a franchi une ligne que personne n’oublie. Et ce n’est pas qu’un simple revers. C’est une chute. Parce que ceux qui la soutenaient vraiment ont quitté le navire. Et les plus proches ont commencé à parler. À envoyer des messages aux journalistes. À applaudir les révélations. Elle, qui croyait avoir des alliés, s’est retrouvée seule. Pas d’attaque frontale, pas de tempête. Juste un vide. Un silence glacial.
La fuite maquillée en stratégie
Plutôt que d’assumer, elle choisit d’esquiver. Pas d’excuses. Pas de prise de conscience. Juste l’envie de tourner la page, comme si rien ne s’était passé. Pire encore, elle pose des conditions. Elle veut sortir « à sa manière ». Comme si elle négociait un traité de paix, et non une débâcle personnelle.
Elle parle de Snapchat, de YouTube, de nouveaux débuts. Peut-être qu’elle appellera ça « Mon malentendu ». Mais en vérité, c’est elle qui n’a rien compris. Elle, qui a bâti sa réputation sur la parole libre, fuit désormais la moindre responsabilité. La guerrière est devenue fuyarde.
Un cas révélateur d’un malaise plus large
Le naufrage de « Moulate El Oud » n’est pas une anomalie. C’est le reflet d’un phénomène plus profond : celui d’une génération d’influenceurs qui confondent viralité et valeur, qui parlent sans boussole, et qui croient que l’amour de la patrie est un filtre Instagram à activer selon le mood du jour.
Mais le Maroc, lui, ne joue pas à ça. La mémoire des Marocains est vive. Leurs lignes rouges sont nettes. On ne trahit pas le pays sans conséquences. On ne piétine pas l’image de la femme marocaine et revient comme si de rien n’était. La maison du peuple n’est pas un studio. Et ceux qui ne la respectent pas finissent dehors.
Quand la presse rappelle l’essentiel
Dans ce brouhaha, une voix s’est levée : celle d’un journaliste. Une enquête. Un article. Et le masque est tombé. Pas besoin de buzz, juste un peu de vérité. Pas besoin de followers, juste un peu de courage. Cette histoire a prouvé une chose : la clarté finit toujours par dissiper le bruit.
Et ce qui est peut-être le plus rassurant, c’est la réaction du public. Pas un lynchage. Pas une haine aveugle. Une prise de recul. Une évaluation. L’intelligence collective a repris le dessus.
Le oud continue de jouer, mais le public a changé
Elle pensait que crier fort suffisait. Que provoquer, c’était convaincre. Que choquer, c’était s’élever. Mais elle a sous-estimé le discernement de ceux qui la suivaient. Aujourd’hui, elle paie. Pas par vengeance. Pas par haine. Mais parce qu’elle s’est mise elle-même hors-jeu.
Le oud ? Il joue encore. Mais ce n’est plus une mélodie de triomphe. C’est un air de solitude.