Quand Georges-Louis Bouchez pointe (encore) du doigt la communauté marocaine
Bouchaib El Bazi
Ce lundi matin, sur les ondes de Bel RTL, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a relancé une vieille polémique, en choisissant une cible bien précise dans le débat sur la fraude sociale : les citoyens d’origine marocaine.
Interrogé par le journaliste Martin Buxant, Bouchez a exprimé son souhait de renforcer les contrôles envers les chômeurs qui bénéficient d’allocations sociales tout en possédant une résidence secondaire à l’étranger. Rien d’inédit jusque-là. Mais c’est lorsqu’il a cité spécifiquement le Maroc que la colère a commencé à gronder.
“Je pense qu’il faut aller vérifier, par exemple, si certains bénéficiaires d’allocations ne possèdent pas un bien immobilier au Maroc”, a-t-il déclaré. Une phrase qui, pour beaucoup, sonne comme une attaque directe contre la communauté marocaine.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Sur les réseaux sociaux, dans les commentaires d’articles, et les messages de mécontentement affluent.
Car c’est bien là le cœur du problème : en mettant en avant un seul pays d’origine, Georges-Louis Bouchez laisse entendre que le phénomène de fraude sociale serait presque exclusivement lié aux Marocains. Or, la Belgique compte des citoyens d’origines diverses, et les abus – quand il y en a – ne connaissent pas de frontière culturelle.
Les critiques dénoncent une stigmatisation qui alimente les préjugés et renforce les divisions. Nombreux sont ceux qui rappellent que la communauté marocaine participe activement à la société belge : elle est présente dans tous les secteurs – santé, enseignement, transports, entreprises – et contribue, souvent en silence, au bon fonctionnement du pays.
Ce n’est pas la première fois que Bouchez fait polémique avec des propos jugés clivants. Mais cette fois, la ligne semble franchie pour beaucoup. Des appels à des excuses publiques se multiplient. Reste à savoir si le président du MR choisira l’apaisement ou persistera dans une stratégie de communication de plus en plus critiquée.
En attendant, les Belges d’origine marocaine, et bien au-delà, s’interrogent : pourquoi toujours eux ?