Naïma Samih, diva de la chanson marocaine, n’est plus
La scène artistique est en deuil. Naïma Samih, diva de la chanson marocaine, s’est éteinte dans la nuit du vendredi à samedi, des suites d’une longue maladie.
Par Hajar Kharroubi
Le 08/03/2025 à 10h15
C’est l’une des artistes les plus aimées du Maroc qui vient de tirer sa révérence. Naïma Samih, figure emblématique de la chanson marocaine durant les années 1970-1990, est décédée dans la nuit du vendredi à samedi 8 mars à l’âge de 71 ans, après un long combat contre la maladie.
Née à Casablanca en 1954 à Derb Sultan, Naïma Samih fait partie de ces rares artistes dont la voix a profondément marqué toutes les générations. Dès son jeune âge, elle se tourne vers la musique, malgré les difficultés du quotidien. Issue d’une famille modeste et nombreuse, elle commence par travailler pour assister financièrement ses proches. Mais son destin bascule lorsqu’elle dévoile son talent au grand public dans les années 70, notamment grâce à sa participation à la mythique émission télévisuelle «Mawahib».
La voix puissante et chaleureuse de Naïma Samih séduit immédiatement, l’imposant rapidement comme une artiste incontournable de la scène musicale. Parmi ses chansons les plus célèbres, on retrouve notamment l’inoubliable «Yak A Jarhi», qui l’a définitivement propulsée au rang de diva. Son répertoire ne s’arrêtait pas là: des titres tels que «El Khatem» ou encore «Ala Ghafla» ont également conquis le cœur de millions de Marocains, gagnant le statut de classiques du patrimoine musical national.
Sa voix a également dépassé les frontières du Royaume, lui assurant une place privilégiée dans tout le monde arabe. En 2021, un livre en son honneur a réuni les témoignages de nombreuses personnalités marocaines et arabes, soulignant l’importance de son apport à la culture nationale, régionale et arabe.
Naïma Samih s’était retirée de la scène artistique depuis de nombreuses années, affaiblie par la maladie qui a progressivement détérioré sa santé. Elle vivait dans sa maison à Benslimane, entourée de son fils Chams et de quelques proches.
Une grande dame s’en va
Les hommages affluent depuis l’annonce de sa disparition. «Allah Akbar… À Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons… Adieu, chère et précieuse icône, adieu légende… Nous ne disons que ce qui plaît à notre Seigneur. Notre peine est immense face au départ de la grande dame de la chanson marocaine, l’inoubliable Lalla Naïma Samih. Que Dieu t’accorde sa miséricorde en ces jours bénis du mois sacré de Ramadan. Seules nos prières t’accompagnent désormais. Repose en paix», a écrit la chanteuse Latifa Raafat sur Facebook.
Dans la même tonalité de tristesse et d’admiration, l’acteur Rachid El Ouali a souhaité exprimer publiquement son affection envers la défunte. «J’ai appris à l’instant par l’artiste Younès Megri le décès de la chanteuse Naïma Samih. Qu’Allah l’accueille en sa vaste miséricorde. Mes sincères condoléances à sa famille et à tous les Marocains, particulièrement à la génération qui a grandi en écoutant ses merveilleuses chansons. Elle restera éternelle dans nos cœurs, et ses mélodies continueront d’accompagner nos moments de nostalgie», a-t-il publié sur son compte Facebook.
À ces mots émouvants se sont ajoutés d’autres témoignages et messages de condoléances exprimés par plusieurs artistes, notamment ceux de la nouvelle scène musicale, comme Dunia Batma, Badr Soultan ou Zakaria Ghafouli, pour qui l’héritage musical de Naïma Samih perdurera.