On connaît l’identité du commanditaire du plan terroriste avorté le 19 février par le pôle DGSN-DGST
Lors d’une conférence de presse donnée ce lundi 24 février, le directeur du Bureau central d’investigations judiciaires, Cherkaoui Habboub, a révélé l’identité du commanditaire du plan terroriste avorté mercredi 19 février dernier. Il s’agit de Abderrahman Saharaoui, un ressortissant libyen officiant comme haut dirigeant du groupe terroriste Daech au Sahel.
Le commanditaire du vaste plan terroriste avorté le mercredi 19 février 2025 est désormais connu. Il s’agit d’un ressortissant libyen dénommé Abderrahman Saharaoui, a révélé Cherkaoui Habboub, directeur du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), lors d’une conférence de presse donnée ce lundi 24 février.
Officiant comme haut dirigeant de l’organisation terroriste Daech au Sahel, Abderrahman Saharaoui a «béni» ce plan macabre via un message vidéo envoyé aux membres du réseau démantelé, qu’il avait lui-même baptisé «Lions du califat dans l’Extrême-Maghreb». C’est donc lui qui avait orchestré les actions terroristes et incité directement la cellule arrêtée à les perpétrer.
Au sein de l’organisation Daech au Sahel, Abderrahman Saharaoui est le chef du comité des «opérations extérieures», chargé d’internationaliser les attaques terroristes hors de la zone sahélo-saharienne, avait indiqué le BCIJ dans un communiqué. Il aurait ainsi supervisé le financement et le soutien logistique de la cellule, tout en fournissant des contenus numériques détaillant les méthodes d’exécution des attentats.
Lors de la conférence de presse de ce lundi, Cherkaoui Habboub a rappelé que douze personnes avaient été arrêtées dans le cadre de cette opération. Âgées de 18 à 40 ans, elles ont en commun leur faible niveau d’instruction: huit parmi elles ont un niveau ne dépassant pas le baccalauréat, trois ont à peine le niveau de l’enseignement primaire et une seule a pu effectuer une première année d’études universitaires.
Une année de traque et de surveillance
Leur arrestation a eu lieu dans 9 villes du Royaume, au terme d’une année de traque et de surveillance, a précisé Cherkaoui Habboub. Ainsi, trois suspects ont été appréhendés à Casablanca, deux à Tamesna, un à Guercif, un à Taounate, un à Tanger, un à Fès, un à Azemmour, un à Laâyoune et un dernier à Oulad Tayma.
Les enquêtes ont révélé que cette cellule terroriste fonctionnait selon une structure hiérarchique parfaitement définie, sous la direction du même chef de Daech. Les plans terroristes étaient exclusivement communiqués à une équipe restreinte de «coordinateurs», qui transmettaient les ordres aux autres membres, soit directement, soit par des canaux indirects.
Un autre groupe, appelé «les inscrits», était chargé d’exécuter lesdits attentats, tandis qu’un troisième s’occupait du financement et recevait directement des fonds de Daech sans passer par les circuits bancaires classiques.
Les projets terroristes planifiés par la branche sahélienne de Daech pour cette cellule incluaient notamment l’enlèvement et l’assassinat de membres des forces de l’ordre (avec mutilation des corps), l’attaque d’installations économiques et sécuritaires sensibles, ainsi que de cibles d’institutions étrangères au Maroc. Le plan prévoyait en outre des actes terroristes portant atteinte à l’environnement, notamment via le déclenchement d’incendies criminels.
Le mercredi 19 février, les autorités ont découvert, à Tamesna, des engins explosifs en cours d’assemblage. Il s’agissait de quatre bouteilles de gaz modifiées, remplies de clous et de substances chimiques et reliées à des fils électriques et à des téléphones mobiles devant servir de détonateurs commandés à distance.
Une autre charge suspecte a été retrouvée, prenant la forme d’une cocotte-minute remplie de clous et de composants chimiques utilisés dans la fabrication d’explosifs. De plus, les forces de l’ordre ont saisi un grand nombre d’armes blanches de différentes tailles, une somme d’argent en dollars américains, ainsi que plusieurs sacs contenant des substances chimiques suspectes.
Le lendemain, jeudi 20 février, les investigations menées par le BCIJ ont permis de localiser une cache d’armes dans une zone isolée d’Errachidia, près d’Oued Guir. Il s’agit de deux fusils d’assaut de type Kalachnikov avec deux chargeurs, deux fusils de chasse, dix pistolets de différents calibres ainsi qu’une importante quantité de cartouches et de munitions de divers calibres.
De nouvelles saisies ont été effectuées par le BCIJ à Boudnib après les opérations antiterroristes qu’il a menées mercredi 19 février.
Ces armes étaient emballées dans des sacs en plastique et des journaux imprimés au Mali, parmi lesquels figuraient des hebdomadaires datés du 27 janvier 2025. Lors du point de ce lundi, Cherkaoui Habboub a bien précisé qu’elles étaient en parfait état de marche.