L’audience de Doualemn par la commission d’expulsion des étrangers, prévue ce mercredi, a été reportée

La procédure a été lancée par une saisie du ministère de l’Intérieur après l’annulation, par le tribunal administratif de Melun, de l’obligation de quitter le territoire français prononcée à l’encontre de l’influenceur algérien.

L’influenceur algérien Doualemn devait être entendu ce mercredi 19 février par la Commission départementale d’expulsion des étrangers (Comex), une instance composée de magistrats devant laquelle passent les étrangers visés par une procédure d’expulsion et qui rend des avis consultatifs. Finalement, selon son avocate Me Julie Gonidec, l’audience a été reportée.

Pour l’homme de 59 ans, qui avait été interpellé le 5 janvier dernier pour avoir appelé dans une vidéo sur le réseau social TikTok «à faire souffrir» un opposant au gouvernement d’Alger, les procédures s’enchaînent. Le 6 février dernier, le tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne) annulait l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) prononcée à l’encontre de Boualem Naman, le vrai nom de Doualemn, par le préfet de l’Hérault début janvier, au motif que cette dernière n’est pas légalement applicable.

Et pour cause : l’OQTF prononcée à son encontre s’applique notamment aux étrangers en situation irrégulière. Or, au moment de son interpellation, l’influenceur aux 168.000 abonnés sur TikTok était en situation régulière sur le sol français et, fin 2024, son titre de séjour avait été renouvelé pour dix ans. Seule une «procédure d’expulsion ordinaire», impliquant une audition devant la Comex, peut donc s’appliquer à Boualem Naman, avait détaillé la juridiction. En réaction, le ministère de l’Intérieur a alors saisi ladite commission.

Jugé au tribunal correctionnel de Montpellier à la fin du mois

Durant cette audition prévue plus tard, Doualemn aura donc l’opportunité de se défendre publiquement sur les faits qui lui sont reprochés. Par la suite, la Comex disposera ensuite d’un mois pour donner son avis sur le dossier de l’influenceur algérien auprès du préfet ou du ministre de l’Intérieur. Pour autant, ni l’un ni l’autre ne seront tenus de suivre cet avis, et pourront donc décider de renvoyer Doualemn hors de France, sauf si une décision de justice l’interdit.

Pour autant, dans ce cas, il faudra que l’Algérie accepte de récupérer l’influenceur. Pour rappel, le 9 janvier dernier, il avait été mis dans un avion et expulsé vers son pays natal, avant d’être renvoyé vers la France le soir même. Depuis son retour, Doualemn était retenu au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), dont il est sorti jeudi 6 février. Il sera finalement jugé devant le tribunal correctionnel de Montpellier le 24 février pour «provocation à commettre un délit».

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