Union africaine: l’Algérie échoue à accéder au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine
Entamés ce mercredi 12 février 2025 à Addis-Abeba, les élections des cinq membres du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine n’ont pas abouti. Au grand dam d’Alger, qui ambitionnait de reprendre pied dans cet organe, dans l’espoir de redorer un tant soit peu son blason. Il n’en a rien été. L’Algérie n’a pas réussi à obtenir la majorité requise, apprend Akhbarona Aljalia .
L’Algérie a échoué à accéder au Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA). Ayant présenté sa candidature pour reprendre le siège qu’occupe le Maroc depuis trois ans au sein de cette instance exécutive de l’UA, l’Algérie n’a pas réussi à obtenir la majorité requise.
Et pour cause, de nombreux pays n’ont pas apporté leur appui à la candidature algérienne, apprend Le360, et de nouvelles élections seront organisées prochainement, dans un délai de 1 à 2 mois. Ceci, alors que l’Algérie a fortement mobilisé ses ressources diplomatiques pour accéder à ce poste, avant d’essuyer un échec retentissant. Le régime d’Alger a en effet mené une campagne forcenée au nom du principe de la rotation en Afrique du Nord et en mettant en avant une supposée «hégémonie» du Maroc, qui occupe le poste de directeur général de la commission de l’UA, sans toutefois réussir à convaincre. C’est ce qu’on peut qualifier de cuisante défaite.
Un échec de plus
Lors de ce scrutin, Rabat visait sa propre réélection, alors qu’Alger ambitionnait de reprendre pied dans cette instance qu’il avait longtemps dominée, entre 2003 et 2021. Un retour par lequel le régime algérien nourrissait l’espoir de redorer son blason bien terni au sein de l’UA. Pour cela, et s’appuyant sur le principe de rotation géographique, l’Algérie s’est portée candidate afin de récupérer le siège actuellement occupé par le Royaume. Mais malgré le principe de rotation, le régime d’Alger a lamentablement échoué à obtenir les deux tiers des voix pour remplacer le Maroc.
Le Royaume, encore membre du Conseil de paix et de sécurité – son mandat reste valable jusqu’au mois de mars- et soutenu par ses alliés, a réussi à faire bloc pour empêcher ce passage. Résultat: le voisin n’a pas obtenu la majorité requise des voix. Il lui faudra donc repasser.
Le CPS est l’organe décisionnel permanent de l’Union africaine pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits. Ses 15 membres, bénéficiant de droits de vote égaux, sont élus par le Conseil exécutif et sont confirmés par la Conférence de l’UA lors de ses sessions ordinaires. Pour assurer une certaine continuité, cinq membres sont élus pour un mandat de trois ans et dix membres pour un mandat de deux ans.
Les membres du CPS sont élus selon les principes de la rotation et de la représentation régionale équitable. Ceci, à raison de quatre sièges pour l’Afrique de l’Ouest, trois sièges respectifs pour l’Afrique Centrale, l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe, et deux sièges pour l’Afrique du Nord.
Le CPS est soutenu par la Commission de l’UA, le Système continental d’alerte rapide, le Groupe des Sages, la Force africaine en attente et le Fonds pour la paix. Il travaille également en collaboration avec les Communautés économiques régionales (CER) et les Mécanismes régionaux (RM) pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits, le Conseil de sécurité de l’ONU et d’autres organisations internationales similaires, les organisations de la société civile et autres organes de l’UA, notamment le Parlement panafricain et la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).
Rappelons que ces élections ont eu lieu dans le cadre la 46ème session ordinaire du Conseil exécutif de l’UA. La délégation marocaine est conduite par Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger. Cet événement se tient en prélude au sommet ordinaire des chefs d’État, prévu les 15 et 16 février.
L’échec d’Alger constitue un revers cinglant pour le régime voisin qui a déployé une débauche d’énergie afin de se frayer de nouveau un chemin vers le CPS. De quoi entériner non seulement la déperdition de la diplomatie algérienne, dont les agitations paraissent de plus en plus vaines, mais aussi l’isolement de l’Algérie, y compris au sein de la famille africaine… alors qu’il y a peu, celle-ci se gargarisait d’en faire sa chasse gardée. Mais ça, c’était avant.