“Une attaque contre un problème imaginaire : le collectif dénonce les propos de Valérie Glatigny”
Bouchaib El Bazi
Le Collectif des 100 diplômées a exprimé son indignation face aux récentes déclarations de la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, qui a appelé à interdire le port du foulard pour les enseignantes dans l’enseignement officiel. Ces prises de position, qualifiées de “violentes attaques médiatiques” par le collectif, sont perçues comme une stigmatisation inutile et injustifiée des femmes musulmanes.
À leur connaissance, aucune enseignante ne porte le foulard dans l’enseignement officiel. “La Ministre fait un tapage énorme sur un problème imaginaire”, affirment-elles, dénonçant une polémique déconnectée des réalités. En réponse, le collectif demande un audit transparent pour vérifier combien de personnes seraient réellement concernées par une telle mesure.
En l’absence de chiffres concrets, l’initiative législative de Valérie Glatigny est interprétée comme une manœuvre discriminatoire visant une minorité déjà marginalisée. Selon les membres du collectif, un décret pour interdire le foulard dans l’enseignement, là où aucune enseignante ne le porte actuellement, relève d’une stratégie de stigmatisation, et non d’une réponse à un problème réel.
Le Collectif des 100 diplômées pointe également une tendance récurrente dans les discours politiques et médiatiques : les femmes musulmanes sont fréquemment prises pour cible dans les débats sur la neutralité ou la laïcité. Cette focalisation sur leur apparence vestimentaire, notamment le foulard, est vécue comme une forme d’obsession discriminatoire. “Encore et toujours des femmes !”, s’indignent-elles, rappelant que ces débats pèsent principalement sur les femmes musulmanes, qui se retrouvent à devoir constamment justifier leur place dans la société.
Pour le collectif, ce type de décision va à l’encontre des valeurs d’inclusion et d’égalité prônées par l’enseignement. En instaurant des interdictions inutiles, ces mesures alimentent un climat de méfiance et renforcent les fractures sociales.
Le Collectif des 100 diplômées demande à la Ministre de cesser cette “chasse aux sorcières” et d’orienter ses efforts vers des enjeux éducatifs réels. Selon elles, il est impératif de ne pas instrumentaliser la laïcité à des fins politiques, au détriment des droits fondamentaux des femmes.
Dans une société démocratique, chaque individu devrait pouvoir exercer sa profession sans discrimination fondée sur son appartenance religieuse ou ses choix vestimentaires. En attaquant un problème inexistant, la Ministre risque de détourner l’attention des véritables défis qui touchent l’enseignement supérieur et officiel en Belgique.
Ce débat autour du port du foulard, dans un contexte où les données montrent que cela ne concerne aucun cas avéré, illustre une politique qui stigmatise davantage qu’elle ne régule. Le Collectif appelle à une prise de conscience urgente et à des politiques éducatives respectueuses des droits de toutes les femmes, quelles que soient leurs convictions ou leurs pratiques religieuses.