Cérémonie de clôture du 60ème anniversaire des accords de main-d’œuvre entre le Maroc et la Belgique
Bouchaib El Bazi
Le consulat du Maroc à Liège a organisé, ce vendredi soir, une cérémonie émouvante pour clôturer les commémorations marquant le 60ème anniversaire de la signature des accords de main-d’œuvre entre le Maroc et la Belgique. Ces accords, signés en 1964, symbolisent le point de départ de l’immigration marocaine en Belgique, une immigration qui a profondément marqué l’histoire et la société belge.
Lors de cette cérémonie, un hommage particulier a été rendu aux primo-migrants marocains, notamment les anciens mineurs, qui ont joué un rôle essentiel dans l’industrialisation de la Belgique. Ces travailleurs ont non seulement contribué à combler le manque de main-d’œuvre dans les années 1960, mais aussi à bâtir des ponts entre les deux nations.
Dans une allocution prononcée à cette occasion, le consul général du Maroc à Liège M. Abidine Abdelkader a relevé l’importance de connaître l’immigration “c’est mieux appréhender la société au sein de laquelle nous évoluons. C’est aussi mieux comprendre ses valeurs, et surtout sa conception du vivre-ensemble qui se forge au fil du temps, malgré les différences, et avec les différences qui sont propres à chacun.”
le consul général a ainsi donné un aperçu sur L’immigration marocaine qui “a façonné significativement le paysage de la Belgique aussi bien sur le plan démographique que socio-économique puisque la communauté marocaine se classe parmi les populations étrangères les plus représentées au sein de la société belge“.
“Un nombre important de marocains disposent de la double nationalité et se trouvent ainsi à l’intersection de deux pays et de deux cultures et détiennent un sentiment fort d’appartenance envers aussi bien le Maroc que la Belgique. Ils constituent un trait d’union entre nos deux pays et contribuent à leur développement économique et social.“
Cette réflexion souligne l’importance de la mémoire collective et la reconnaissance des contributions de la diaspora marocaine dans le façonnement de la société belge contemporaine.
La cérémonie a également été marquée par la présence de plusieurs personnalités politiques belges et marocaines, mettant en lumière la solidité des relations bilatérales entre les deux pays.
Dans ce même élan, l’ambassadeur du Maroc en Belgique M. Mohammed Ameur a rappelé que ces relations s’étendent bien au-delà des accords de 1964, évoquant un traité d’amitié et de commerce signé dès 1862 à Tanger.
Il a également souligné la solidarité historique entre les deux peuples : “Nous célébrons aussi la profonde solidarité entre nos deux peuples face aux épreuves du temps et de l’histoire, qui a atteint son apogée pendant la Seconde Guerre mondiale. En mai 1940, 4.500 tirailleurs marocains volontaires ont combattu aux côtés des Alliés en Belgique, beaucoup d’entre eux n’ayant jamais revu leur terre natale.”
L’ambassadeur Ameur a, en outre, mis en avant “ les jeunes belgo-marocains, qui sont fiers d’être des citoyens de cette belle Belgique multiculturelle et accueillante, mais en même temps, manifestent leur attachement au pays de leurs parents. Nous nous souvenons tous de la forte mobilisation et du formidable élan de solidarité des jeunes avec le Maroc suite aux conséquences du séisme qu’a frappé récemment la région de l’Atlas. Ces nouvelles générations de la migration marocaine sont en train d’insuffler une dynamique nouvelle à nos relations bilatérales ».
Au-delà des souvenirs, cette cérémonie a été l’occasion de célébrer les liens humains, culturels et économiques entre le Maroc et la Belgique. Les discours ont mis en avant une amitié ancienne et toujours plus riche entre les deux nations, ainsi que la contribution inestimable de la communauté marocaine en Belgique, dans des domaines variés.
En clôturant ces commémorations, le consulat a non seulement honoré les sacrifices des premières générations d’immigrés marocains, mais a également renforcé la fierté des jeunes générations, porteuses d’un héritage précieux et d’un avenir prometteur. Cette soirée a réaffirmé l’importance de la mémoire, du respect mutuel et du vivre-ensemble dans une société toujours plus diverse et inclusive.