Belgique : Les expulsions de Marocains en situation irrégulière quadruplent en un an

En 2024, la Belgique a enregistré une augmentation spectaculaire des renvois forcés de Marocains en situation irrégulière, leur nombre ayant été multiplié par quatre par rapport à l’année précédente. Cette hausse marque un tournant dans la politique migratoire belge, alors que les autorités cherchent à renforcer leur contrôle sur l’immigration clandestine.

Une politique migratoire plus stricte

« Cette année, 203 personnes ont déjà été renvoyées de force, dont 113 personnes après avoir été libérées de prison. L’année dernière, 43 personnes ont été renvoyées de force vers le Maroc », selon Mme de Moor. Selon les chiffres officiels, cette augmentation résulte d’une coordination renforcée entre les services d’immigration belges et marocains. De nouveaux accords bilatéraux facilitant l’identification et le rapatriement des citoyens marocains en séjour irrégulier ont été signés récemment. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’une politique plus large visant à lutter contre l’immigration illégale, une question devenue prioritaire sur le plan politique en Belgique.

Malgré les efforts accrus, les renvois restent compliqués à mettre en œuvre. Plusieurs obstacles subsistent, notamment l’identification des individus sans papiers ou la réticence de certains pays, comme le Maroc, à accepter leurs ressortissants. Cependant, les relations diplomatiques entre Rabat et Bruxelles semblent s’être améliorées ces derniers mois, facilitant ainsi la coopération sur ces dossiers sensibles.

L’augmentation des expulsions a suscité de vives réactions de la part des organisations de défense des droits humains et des associations de migrants. Ces dernières dénoncent les conditions parfois inhumaines des arrestations et des expulsions. Elles critiquent également une approche qu’elles jugent trop répressive, plaidant pour une régularisation et une meilleure intégration des migrants.

La question des migrations est au cœur des débats en Belgique, alimentant des tensions entre les partis politiques. Tandis que certains défendent une ligne dure pour répondre aux préoccupations de l’électorat, d’autres appellent à une politique plus humaine et inclusive.

Cette augmentation des expulsions reflète un durcissement de la politique migratoire en Europe, où les pays cherchent de plus en plus à limiter les flux migratoires tout en équilibrant les impératifs humanitaires et sécuritaires. Pour les Marocains en situation irrégulière, ce contexte signifie une pression croissante et une incertitude quant à leur avenir en Belgique.

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