L’Espagne déconseille à ses ressortissants de se rendre aux camps de Tindouf
Le gouvernement espagnol a réagi aux récents troubles survenus dans les camps de Tindouf en déconseillant vivement à ses citoyens de s’y rendre.
Dans une déclaration publiée sur son site internet, le ministère des Affaires étrangères espagnol souligne que l’aggravation de l’instabilité au nord du Mali et l’activité croissante des groupes terroristes dans la région ont des répercussions sur la sécurité des camps de Tindouf. Le département de José Manuel Albaes a exhorté l’ensemble des ressortissants espagnols qui se trouvent actuellement dans la région à quitter les lieux si leur présence n’est pas nécessaire.
Cette mise en garde constitue une première pour Madrid, qui n’avait jamais émis une telle recommandation à laquelle les autorités algériennes n’ont pas réagi jusqu’à présent.
Par contre, le polisario, par la voix de son représentant en Espagne a réagi en déplorant dans un communiqué ‘ »une décision inopportune et décontextualisée ». Ce dernier a prétendu que la consigne du ministère espagnol des Affaires étrangères est une atteinte aux droits du soi-disant peuple sahraoui, allusion faite aux habitants séquestrés des camps de Tindouf.
Pour rappel en novembre 2019, le ministère espagnol des Affaires étrangères, dirigé alors par Josep Borrell, avait recommandé de ne pas voyager dans les camps de Tindouf en Algérie pour les mêmes raisons susmentionnées.
L’inquiétude de la diplomatie espagnole est d’autant plus justifiée qu’il y a eu des incidents malencontreux par le passé. En 2011, trois coopérants européens avaient été enlevés dans les camps de Tindouf, attribuant cette attaque à une branche armée proche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), selon la direction du Polisario.