L’approche participative est un fil conducteur pour les réformes, affirme le Roi Mohammed VI
Le Roi Mohammed VI a souligné l’importance de la démocratie participative et citoyenne ainsi que le rôle de la société civile, éléments clés dans la constitution du pays. Il a mis en avant l’approche participative comme un fil conducteur dans l’élaboration de réformes majeures à différentes étapes significatives de l’histoire nationale, marquée par des réalisations et évolutions positives.
SM le Roi a évoqué cette démarche comme un trait distinctif de la démocratie marocaine, visant à renforcer l’État de droit et les institutions, basée sur la séparation des pouvoirs et la reddition des comptes. Ces propos ont été tenus dans un message adressé au symposium célébrant le 60ème anniversaire du premier parlement élu au Maroc, à Rabat.
Il a également rappelé que le Maroc a intégré dans sa Constitution le droit pour les citoyens de soumettre des motions législatives et des pétitions aux pouvoirs publics, comme le président de la Chambre des représentants, M. Rachid Talbi El Alami, a rapporté dans son discours.
Selon le Souverain, le modèle parlementaire marocain s’est développé à partir d’une vision politique perspicace, envisageant les réformes constitutionnelles comme le résultat d’un processus graduel et continu, impliquant divers acteurs nationaux. Cette vision considère la démocratie comme une construction locale authentique, graduelle et inclusive, respectueuse de la pluralité et de la diversité.
Le Roi a souligné les efforts du Maroc depuis son indépendance vers la consolidation de la démocratie représentative, débutant par l’association des forces vives de la nation à la création d’un Conseil national consultatif par Feu SM le Roi Mohammed V, et continuant sous Feu SM le Roi Hassan II avec l’établissement de l’État des institutions et le soutien au pluralisme politique et au multipartisme.
Il a observé que, malgré les tendances mondiales vers des systèmes de parti unique, le Maroc a maintenu son engagement envers le multipartisme et la diversité sociétale, grâce à la participation active de plusieurs partis politiques, d’une société civile dynamique et d’organisations syndicales indépendantes.
Le dernier quart du 20ème siècle a été décisif pour le Maroc, avec la mise en place d’instances élues aux niveaux national et local, la consolidation des institutions nationales et l’adoption de réformes constitutionnelles majeures en 1992 et 1996, le retour au bicamérisme et l’élargissement des compétences des organes élus, ainsi que l’introduction de la régionalisation.
SM le Roi a réitéré son engagement, depuis son accession au trône, à initier et soutenir de grandes réformes dans divers domaines. L’institution législative, en particulier, a été au cœur de ces réformes, par l’extension de ses compétences et le renforcement de la représentation féminine au sein de l’appareil législatif et des conseils élus. Il a cité la Constitution de 2011 comme un jalon majeur, incarnant l’esprit réformateur du Maroc.
Il a noté que le Parlement est devenu la principale source de législation, avec des compétences élargies dans le contrôle de l’action gouvernementale et l’évaluation des politiques publiques. Le Roi a souligné la maturité croissante du travail parlementaire et de la démocratie des institutions représentatives, tant dans leurs compétences que dans leur application.
Le Roi Mohammed VI a également souligné l’importance du rôle du parlement dans la promotion des valeurs démocratiques, la consolidation de l’État de droit, le développement de la culture du dialogue et la confiance dans les institutions élues. Il s’est félicité du rôle du parlement marocain dans la défense des intérêts nationaux, notamment sur la question de l’intégrité territoriale, et dans la promotion des projets et réformes du Royaume.
Il a affirmé que la diplomatie parlementaire marocaine joue un rôle clé dans les questions affectant l’avenir du continent africain, alignée sur les priorités de la politique extérieure marocaine, fondée sur le respect de la non-ingérence, de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale, ainsi que sur la contribution au maintien de la paix et la résolution pacifique des conflits.
Malgré ces succès, SM le Roi a souligné la nécessité de poursuivre les efforts pour que la démocratie représentative atteigne un niveau supérieur, en mettant de côté les calculs partisans au profit des intérêts de la nation et en moralisant la vie parlementaire. Il a insisté sur la synergie entre les démocraties représentative et participative, l’amélioration du profil des élites parlementaires et élues et un accès accru des femmes et des jeunes aux institutions.
Le Roi a conclu en soulignant les défis à relever pour soutenir les réformes majeures et les projets structurants en cours au Maroc, et leur impact potentiel sur le progrès et la prospérité du peuple marocain.