La fondation Hassan II : Les employés fantômes : entre gaspillage d’argent public et pression sur les témoins.

Intisar Azmizam - B. El bazi

Le ghosting est en effet devenu une tendance ingrate, tant dans les relations amoureuses que dans le milieu professionnel. Au Maroc, le phénomène s’est répandu et les employés fantômes sont de plus en plus nombreux dans les bureaux.

La récente affaire des fonctionnaires fantômes au sein de la fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l’Étranger a secoué le pays et a même à l’étranger. Le gouvernement a été interpellé sur l’ampleur de ce phénomène et les mesures qu’il compte prendre pour y mettre fin dans l’ensemble des administrations.

Dans le cas spécifique de la fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l’Étranger, une ancienne employée au consulat marocain de Bruxelles , qui avait été écartée pour malversation par ordre du ministre des affaires étrangères, Nasser  Bourita Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger continue pourtant d’être rémunérée par le Docteur Abderrahmane Zahi, Secrétaire Général de la Fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l’Étranger.

Les personnes touchées par ce cette employée fantôme qui travaille pour la fondation Hassan 2  pour les Marocains Résidant à l’Étranger dénoncent également les menaces qui accompagnent souvent ces situations. Elles affirment qu’on leur demande de se plier à sa volonté et de contribuer à ses objectifs, sous peine de voir leur image salie dans la communauté, les quartiers, les réseaux sociaux et les mouvements associatifs.

Ce phénomène des emplois fictifs ne touche pas seulement les institutions publiques, mais prend également des proportions préoccupantes au sein de la fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l’Étranger.  »

Les responsables font preuve d’un silence coupable face à cette situation. Au sein de l’administration publique et des collectivités territoriales, on estime qu’il y a plus de 90 000 agents fantômes, qui profitent des deniers publics sans rendre le moindre service au pays.

Cette situation semble incompréhensible pour beaucoup des marocains résidents à l’étranger qui s’inquiètent de voir l’argent public gaspillé de cette façon et des agents rémunérés à ne rien faire.

La parlementaire Malika Lahyane souligne que l’absence injustifiée au travail est une violation des obligations professionnelles et porte atteinte à l’intérêt public. Des mesures législatives et réglementaires sont mises en place pour lutter contre ce phénomène, notamment la procédure de cessation d’emploi stipulée dans le statut général de la fonction publique et la loi relative aux retenues sur les traitements des fonctionnaires et agents de l’État et des collectivités locales en cas d’absences injustifiées.

Grâce à ces mesures, près de 774 employés ont fait l’objet de procédures judiciaires en 2014 et 334 en 2021, selon la ministre. Depuis la nomination du gouvernement d’Aziz Akhannouch, environ 300 fonctionnaires fantômes ont été radiés de la fonction publique, et 500 autres ont été notifiés de mesures similaires.

Il est essentiel de mettre en place un logiciel informatique pour gérer les effectifs des fonctionnaires répartis dans différents départements et d’assurer une coordination entre les ministères et les différentes institutions, tout en appliquant les lois en vigueur.

Selon des sources proches de l’affaire, le nombre de fonctionnaires fantômes s’élèverait à plus de 90 000, parmi lesquels des personnes décédées ainsi que des immigrés vivant au Canada, en Europe et aux États-Unis qui continuent de percevoir leur salaire. Ces sources estiment que le ministère devrait mettre en place un logiciel informatique permettant de gérer les 570 760 fonctionnaires répartis dans plusieurs départements et d’assurer une coordination entre les ministères et les collectivités territoriales, tout en appliquant les lois en vigueur

Il est temps de prendre des mesures fermes pour mettre fin à cette tendance destructrice des employés fantômes et protéger les finances publiques ainsi que l’intérêt général.

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