Séisme au Maroc : plus de 2 100 morts dont 4 Français, recherche de survivants… Les dernières infos

Le bilan du violent séisme qui a dévasté une grande partie du pays dans la nuit de vendredi à samedi dépasse les 2 100 morts et au moins autant de blessés. Il est encore susceptible de s’aggraver.
Le Maroc pleure ses morts, ce dimanche 10 septembre, après le violent séisme qui a frappé le pays dans la nuit de vendredi à samedi. De magnitude 7 selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique, et 6,8 selon le service sismologique américain, il est le plus puissant mesuré au Maroc. Il a fait au moins 2 122 morts et 2 421 blessés, a annoncé ce ministère de l’Intérieur dans un dernier bilan officiel, encore susceptible d’évoluer à la hausse. Le royaume a décrété un deuil national de trois jours, a annoncé samedi le cabinet royal, à l’issue d’une réunion présidée par le roi Mohammed VI.

Le Maroc pleure ses morts, ce dimanche 10 septembre, après le violent séisme qui a frappé le pays dans la nuit de vendredi à samedi. De magnitude 7 selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique, et 6,8 selon le service sismologique américain, il est le plus puissant mesuré au Maroc. Il a fait au moins 2 122 morts et 2 421 blessés, a annoncé ce ministère de l’Intérieur dans un dernier bilan officiel, encore susceptible d’évoluer à la hausse. Le royaume a décrété un deuil national de trois jours, a annoncé samedi le cabinet royal, à l’issue d’une réunion présidée par le roi Mohammed VI.
La province d’Al-Haouz, où se situait l’épicentre du séisme, est la plus endeuillée avec 1 293 morts, suivie par la province de Taroudant avec 452 morts. Il s’agit de deux zones rurales montagneuses au cœur du Haut-Atlas. Selon le ministère, « les autorités publiques sont toujours mobilisées pour accélérer les opérations de secours et d’évacuation des blessés ». Des villages entiers ont été anéantis par la secousse. « J’ai tout perdu », se lamente Lahcen, un habitant du village de Moulay Brahim, dans le Haut-Atlas, dont la femme et les quatre enfants ont été tués. « Je n’y peux rien maintenant, je veux juste m’éloigner du monde, faire mon deuil », poursuit-il, prostré dans un coin.

Sur les hauteurs de ce village de quelque 3 000 habitants, Bouchra sèche ses larmes avec son foulard en regardant des hommes creuser des tombes pour enterrer les défunts. « Les petits enfants de ma cousine sont morts », dit-elle, avant d’ajouter d’une voix nouée : « J’ai vu en direct les ravages du séisme, je tremble encore. C’est comme une boule de feu qui a tout englouti sur son chemin ». « Tout le monde ici a perdu de la famille que ce soit dans notre village ou ailleurs dans la région », poursuit-elle.

Aide et soutien de toutes parts

Sur instructions du roi Mohammed VI, l’armée marocaine déploie « des moyens humains et logistiques importants, aériens et terrestres », selon l’agence de presse marocaine MAP. Des équipes de recherche, de sauvetage ainsi qu’un hôpital de campagne sont mis sur pied dans la province d’Al-Haouz. De nombreux pays ont proposé leur aide ; même l’Algérie voisine, aux relations houleuses avec le Maroc, a ouvert son espace aérien, fermé depuis deux ans, aux vols transportant de l’aide humanitaire et des blessés. L’Espagne va envoyer des secouristes et fournir une assistance après avoir reçu une demande d’aide officielle de Rabat. La France se tient prête à « intervenir », selon le président Emmanuel Macron.

Les dirigeants des 27 pays membres de l’Union européenne ont cosigné, samedi soir, une lettre au roi du Maroc Mohammed VI dans laquelle ils se disent « pleinement solidaires » du peuple marocain après le séisme meurtrier qui endeuille le royaume. « En tant qu’amis proches et partenaires du Maroc, nous sommes prêts à vous aider de toutes les manières que vous jugerez utiles », écrivent-ils dans ce courrier auquel s’associent les chefs des institutions de l’UE Charles Michel (Conseil européen) et Ursula von der Leyen (Commission).

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui aussi exprimé ses condoléances au peuple « frère » marocain et offert « toutes formes de soutien pour panser les blessures » du Maroc. La Turquie a été endeuillée en février par un très puissant séisme qui a fait plus de 50 000 morts et des millions de déplacés dans le sud-est du pays.

Selon la Croix-Rouge internationale, les besoins d’aide du Maroc sont immenses. « Ce ne sera pas l’affaire d’une semaine ou deux comme notre région l’a vu avec le grand tremblement de terre de Turquie et de Syrie plus tôt cette année. Nous tablons sur des mois, voire des années de réponse », a averti dans un communiqué Hossam Elsharkawi, directeur pour le Proche-Orient et Afrique du Nord de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Les équipes de ce dernier se sont déployées immédiatement sur le terrain pour « évaluer la situation, soutenir les opérations de recherches et de secours et apporter une aide aux populations affectées en coordination étroite avec l’IFRC et les autorités locales », souligne le communiqué. L’aide est multiple : « premiers secours, soutien psychologique et aide au transport des blessés vers les hôpitaux » mais « les zones les plus touchées sont assez lointaines et montagneuses, donc difficiles d’accès », ajoute-t-il.

« Les prochaines 24 à 48 heures seront critiques pour sauver des vies. Les efforts de recherche et de secours seront la priorité bien sûr tout en s’assurant qu’on prenne soin des rescapés », a ajouté Caroline Holt, directrice mondiale des opérations à la fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. « Nous savons à quoi nous attendre. Il faut traiter les morts avec dignité, apporter de l’eau potable à la population et s’assurer qu’une catastrophe ne s’ajoute pas à la catastrophe : l’hygiène doit réellement être maintenue », a-t-elle ajouté.

L’Unesco aidera pour la reconstruction

Le village de Tafeghaghte, à 60 kilomètres au sud-ouest de Marrakech, a été presque entièrement détruit par le tremblement de terre dont l’épicentre ne se trouve qu’à une cinquantaine de kilomètres, selon une équipe de l’AFP. Rares sont les bâtisses qui tiennent encore debout. A Marrakech, haut lieu touristique, les ruelles de la Mellah, le quartier juif historique, sont, elles, jonchées de débris. Des dizaines de personnes ont passé leur deuxième nuit dehors, de crainte que leurs logements endommagés ne s’écroulent sur eux. La secousse a également été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, dont de nombreux habitants paniqués sont sortis dans les rues en pleine nuit, craignant l’effondrement de leurs logements.

L’Unesco a d’ores et déjà annoncé qu’il aidera le Maroc à inventorier les dommages causés à son patrimoine et à préparer sa reconstruction, selon sa directrice générale. « Une mission de l’Unesco s’est rendue dans la médina de Marrakech. Notre organisation soutiendra les autorités marocaines pour inventorier les dégâts dans les domaines du patrimoine et de l’éducation, mettre les bâtiments en sécurité et préparer la reconstruction », a indiqué Audrey Azoulay samedi sur le réseau social X (ex-Twitter).

Elle a par ailleurs affirmé son « soutien au peuple marocain après ce terrible séisme qui a fait tant de victimes et de dégâts », tout en postant trois photos de bâtiments anciens endommagés par la récente catastrophe. Ce séisme est le plus meurtrier au Maroc depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, le 29 février 1960. Près de 15 000 personnes, soit un tiers de la population de la ville, avaient alors péri.

 

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