Maroc-Israël : vers un troc “naturalisation des Israéliens d’origine marocaine” contre “reconnaissance du Sahara” ?

Accorder la nationalité aux Israéliens d’origine marocaine contre la reconnaissance du Sahara marocain par le gouvernement israélien : selon le quotidien israélien Haaretz, cette piste serait l’option actuellement étudiée du côté de l’Etat hébreu.

Depuis la normalisation des relations entre le Maroc et Israël en 2020, une série d’accords et de conventions ont été signés entre les deux pays, allant de l’aviation civile à l’enseignement en passant par la recherche scientifique et la défense.

Une avalanche de signatures qui n’occulte pas le fait qu’aucune avancée concrète n’a été réalisée au niveau du dossier du Sahara, hormis quelques sorties de hauts responsables israéliens, à l’image de la déclaration faite par Amir Ohana, président de la Knesset — le Parlement israélien — lors de sa récente visite au Royaume, selon lequel son gouvernement devrait bientôt reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara.

Pour Haaretz, la position adoptée par la diplomatie israélienne sur le dossier de ne pas s’engager plus que les Etats-Unis et l’Union européenne sur la question n’est plus d’actualité depuis que Washington a franchi le pas en reconnaissant la souveraineté du Royaume sur le Sahara lors des derniers jours de la présidence Trump en 2020.
Autre argument mis en avant par le quotidien basé à Tel Aviv, la pétition lancée au Maroc via le portail national de la participation citoyenne pour accorder la nationalité marocaine aux descendants directs et indirects des juifs marocains. Nécessitant d’atteindre le seuil des 20.000 signatures avant d’être déposée et étudiée par les parlementaires, cette pétition vise, selon ses défenseurs, à permettre la bonne intégration économique, politique, religieuse, culturelle et sociale des enfants et descendants de juifs d’origine marocaine résidant en Israël.
Reste à savoir si cette pétition pourra récolter le nombre minimal de signatures requises pour passer au circuit législatif et, même si une loi est bel et bien votée, que le gouvernement israélien franchisse le pas de son côté. L’Etat hébreu traverse, rappelons-le, une période d’instabilité politique où la fragmentation du champ politique signifie de longues négociations pour la mise en place de gouvernements fragiles, qui peuvent tomber en cas d’implosion de la majorité.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.