Quels impacts aura cette crise des retraites sur l’image internationale de la France et celle particulièrement de son président Emmanuel Macron ? Cette interrogation s’impose avec beaucoup de pertinence, surtout depuis que l’Elysée a été obligé de reporter la très attendue visite du Roi britannique Charles III. A cette occasion la question de savoir si la rue ne dictait pas son agenda diplomatique à Emmanuel Macron se posait beaucoup.
Depuis déjà des semaines, la France est à la Une de la presse internationale par ses manifestations qui se clôturent généralement par des violences spectaculaires, des images iconiques de montagnes de poubelles qui jonchaient les rues de Paris, ville pensée et perçue par l’imaginaire international comme la plus belle du Monde, devenue un terrain de jeu et de vie à ciel ouvert de millions de rats.
Pour Emmanuel Macron, dont la rigidité et la gouvernance inflexible seraient responsables, selon certains, de cette situation de crise qui dure, l’effet peut être terrible. Et l’opinion française a eu droit à un avant-gout de ce qui attendait peut être le président français dans ses séquences internationales à venir.
Ce fut lors du dernier sommet européen de Bruxelles. Alors que cette rencontre devait traiter de questions cruciales du moment, qu’il s’agisse de la crise bancaire mondiale, de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, des divergences franco-allemandes, or ce que les médias du monde entier ont retenu de l’intervention d’Emmanuel Macron, ce sont ses tentatives d’explication et de justification du blocage français.
Si le président français ne parvient pas à trouver une sortie à cette crise, il y a de fortes chances que ses effets néfastes puissent le poursuivre jusqu’à atteindre sa diplomatie et son image dans le monde. Et cela sera d’autant plus sensible qu’Emmanuel Macron adore se pavaner dans les forums internationaux pour les secouer de ses convictions enthousiastes et passionnées de changements.
Comment, se demandent ses détracteurs, pourrait-il continuer à jouer sur cette dynamique s’il est prouvé par les faits et les images qu’il a entrainé le pays dans une impasse et un divorce chronique entre sa politique et la majorité des Français ? Cette situation pourrait amoindrir sa crédibilité, polluer son image et affaiblir sa gouvernance.
Le sujet est d’autant plus sensible pour lui que depuis qu’il sait que la constitution lui interdit un troisième mandat, il avait jeté toutes ses forces sur les sujets internationaux espérant y imprimer sa marque et les influencer par sa propre dynamique. Or cette crise, si elle n’est pas gérée de manière à apaiser les colères et les frustrations, pourrait bien être son talon d’Achille, non seulement sur le plan domestique où elle a de fortes chances de plomber son futur agenda réformiste, mais aussi sur le plan international où elle a également de fortes chances de démagnétiser ses propos et ses idées pour gérer les crises de portée mondiale.
Pour qu’Emmanuel Macron puisse se débarrasser des effets néfastes de cette crise des retraites sur sa gouvernance nationale et internationale, il faut qu’elle fasse vite partie des mauvais souvenirs des français, une fois trouvée une porte de sortie qui apaise les colères et calme les ardeurs. Dans le cas contraire, le risque de voir la parole présidentielle lourdement entamée dans sa crédibilité internationale, existe bel et bien pour Emmanuel Macron.