Le 20 août dernier, notre majesté Mohammed VI sur Dieu le preserve a été tranchant comme une guillotine dans son discours du trône annuel, adressant « un message clair au monde : le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international ».
Pas de langue de bois, désormais sur ce sujet, ce sera avec Rabat ou contre Rabat. Fini les faux-fuyants, les mistigris diplomatiques : le Sahara occidental est soit marocain soit pas. États-Unis, Espagne, Allemagne, Serbie, Pays-Bas, Portugal, Hongrie, Chypre et Roumanie ont déjà reçu les félicitations du roi pour leur « positionnement constructif ».
À Tunis, la stupéfaction était totale. Alors que le pays traverse une crise économique d’une rare ampleur, que Kaïs Saïed dirige le pays sans contre-pouvoirs depuis son coup d’État constitutionnel du 25 juillet 2021, ouvrir un front avec le Maroc semble une aventure risquée.
Saïed était jugé proche du régime algérien avant que des tensions apparaissent après son coup de force. Alger n’a rouvert la frontière entre les deux pays qu’à la mi-juillet 2022, une fermeture expliquée officiellement pour des motifs sanitaires. Les rapports se sont réchauffés après la visite de Kaïs Saïed en Algérie lors des festivités du soixantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.
Par son geste, accueil à l’aéroport de Brahim Ghali, entretien au palais de Carthage, le président tunisien a déclenché une crise diplomatique qu’il sera difficile de cautériser. Quelles que soient les raisons, le président connaissait la réaction épidermique du royaume.