Le Comité de concertation de ce jeudi 6 janvier a opté pour un maintien des mesures. Dans un climat tout autre que celui de la fin d’année: les autorités jouent la carte de l’apaisement.
La vague de contaminations au variant Omicron, qui n’est pas une surprise, a poussé le Comité de concertation à maintenir les mesures en vigueur. C’est, en substance, ce qu’il est ressorti de la réunion, marquée par une volonté affichée de renouer avec de la cohérence et de la pédagogie.
1.L’apaisement
On se souvient de l’impression de football panique qui se faisait sentir fin 2021: trois Codeco en trois semaines, puis des décisions incomprises avant les fêtes, un arrêt du Conseil d’État et un rétropédalage pour la culture
Nouvelle année, nouvelle méthode, serait-on tenté d’écrire. Des experts du GEMS ont participé à la réunion. Une fois n’est pas coutume, le virologue Steven Van Gucht s’est exprimé lors de la conférence de presse post-Codeco, histoire de brosser un état des lieux de la situation épidémiologique (lire ci-dessous).
La cinquième vague est amorcée. Sans que les scientifiques sachent, à ce stade, quel en sera l’impact exact sur le système de soins. Plus contagieux, mais apparemment moins virulent, Omicron impose de la vigilance, assure Alexander De Croo (Open Vld). « Pour un individu, le risque de développer forme grave est moins important, mais au niveau sociétal, l’impact pourrait être très grand », résumait le Premier ministre, qui jouait la carte de l’apaisement avec les scientifiques (et la population), après les dissensions de décembre.
« À l’heure des bonnes résolutions, on peut regarder en arrière et voir ce qu’on a fait de bon, mais aussi là où nous avons moins bien géré les choses. De ce point de vue aussi, entre politiques et scientifiques, l’union fait la force. Il faut pouvoir en tirer les enseignements », a commenté De Croo.
2.Le statu quo
« Il faut faire preuve de transparence aujourd’hui: les semaines à venir seront des semaines difficiles » avant des jours meilleurs, a-t-il ajouté. Il a dès lors été décidé de maintenir les mesures en place.
Les restrictions en vigueur entre autres dans la culture, l’événementiel, le sport et l’horeca restent de mise. Le télétravail reste obligatoire quatre jours par semaine, là où il est possible. Les experts recommandaient une obligation totale. « Nous dérogeons à leur avis. Mais entre-temps, les entreprises se sont bien organisées. Et le fait de ne pas télétravailler à 100% a des effets importants sur le bien-être », argumente le Premier.
Le Codeco a acté la réouverture des écoles en présentiel lundi (page 6), mais aussi les modifications de la politique de dépistage et quarantaine (page 7). De premières discussions ont eu lieu sur le fameux baromètre, un plan de gestion à plus long terme. Le Codeco de la semaine prochaine permettra d’y voir plus clair à ce sujet.
3.La prudence
Experts et politiques, dans ce contexte, font un appel à la plus grande prudence dans les semaines qui viennent. Ils ont insisté sur l’importance de la vaccination et de la dose booster, mais aussi sur la panoplie de mesures qui les accompagnent: limitation des contacts, ventilation, distanciation, recours aux autotests, port du masque. Prudence aussi après un contact à haut risque, y compris pour les personnes vaccinées. Après un tel contact, le port du masque FFP2 est même recommandé, parce qu’il épouse mieux la forme du visage (moins de fuites) et filtre mieux qu’un masque chirurgical, dans les sens entrant et sortant.