Rien ne va plus entre le Président Abdelmadjid Tebboune et le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra. De graves tensions ont éclaté entre les deux hommes qui incarnent les deux figures les plus emblématiques du régime algérien, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations.
Et ces tensions sont montées crescendo au cours des derniers jours du mois de décembre dernier, période durant laquelle Abdelmadjid Tebboune a confié officiellement à ses conseillers les plus proches qu’il envisage sérieusement de limoger Ramtane Lamamra de son poste de ministre des Affaires Etrangères et de le remplacer par un nouveau ministre beaucoup plus « obéissant » et « conciliant », a appris Algérie Part auprès d’une source très bien introduite au sein du Palais Présidentiel d’El-Mouradia.
Les divergences entre les deux hommes sont nombreuses et elles semblent avoir atteint un point de non-retour. Selon nos investigations, Abdelmadjid Tebboune et ses conseillers les plus influents comme Boualem Boualem, l’un des maîtres des intrigues du Palais Présidentiel d’El-Mouradia, reprochent ouvertement à Ramtane Lamamra sa volonté de « faire cavalier » seul sur la scène médiatique et politique pour mettre en exergue ses « ambitions présidentielles » et assurer la promotion de sa « personne » dans le but de se préparer aux prochaines élections présidentielles qui devront avoir lieu en 2024.
Abdelmadjid Tebboune a été pressé par son entourage de riposter à cette « montée en puissance » de Lamamra en préparant d’ores et déjà sa prochaine mise à l’écart du gouvernement, attestent encore nos sources. Le clan Tebboune est, d’ailleurs, passé à l’attaque en profitant de la disparition récente de Lamamra de la scène médiatique et politique en raison d’une infection à la COVID-19. Placé à l’isolement sanitaire depuis plus de 10 jours, Ramtane Lamamra s’est retrouvé également « mis sur la touche » par le Palais Présidentiel d’El-Mouradia qui a instruit le Secrétaire Général du ministère des Affaires Etrangères de « traiter » directement avec le cabinet du Président de la République sans mettre dans la boucle son supérieur hiérarchique, à savoir le ministre lui-même.
Ainsi, les dossiers les plus sensibles de la diplomatie algérienne sont, désormais, directement traités et étudiés par Abdelmadjid Tebboune et ses proches conseillers sans associer ou consulter aucunement Ramtane Lamamra. Ce dernier pourrait quitter ses fonctions lors du prochain remaniement ministériel qui est actuellement en cours de préparation au niveau du Palais Présidentiel d’El-Mouradia. A moins qu’une… troisième force majeure au sein du sérail algérien n’intervienne pour calmer les ardeurs de Tebboune et le persuader de ne pas « toucher » au soldat Lamamra.