Leur nombre a dépassé les 310 personnes : les détenus politiques et d’opinion, les grandes oubliés de l’Algérie de 2021
La rédaction
Ils ont été les grands oubliés de cette année 2021. Les détenus politiques ou les détenus d’opinion croupissent encore dans de nombreuses prisons algériennes dans l’indifférence générale de leurs compatriotes et font l’objet d’un acharnement abject de la part des autorités sécuritaires et judiciaires. Et leur nombre ne cesse d’augmenter de jour en jour. Jusqu’à ce lundi 20 décembre, plus de 310 détenus d’opinion sont incarcérés pour leurs opinions et leur militantisme purement pacifique.
Ces détenus politiques demeureront toujours une tâche noire dans l’histoire contemporaine de l’Algérie. Parmi ces détenus, nous retrouvons de nombreuses figures emblématiques du Hirak qui paient le prix fort de leur engagement pacifique en faveur d’une autre Algérie que celle de la dictature et des institutions illégitimes. Nous pouvons citer à ce propos Brahim Laalami qui est incarcéré depuis le 4 juillet 2021 à la suite de sa tentative malheureuse de fuir illégalement le pays pour rallier l’Europe où il espérait retrouver la liberté loin des arrestations musclées, des procès expéditifs et des violences policières dans les commissariats.
Nous pouvons citer également le triste sort de l’avocat des prisonniers du Hirak le malheureux Abderraouf Arslane qui est croupit en prison à Tébessa depuis le 26-05-2021. Nous retrouvons au sein de ces détenus d’opinion des enseignants, des avocats, des ingénieurs et même de simples étudiants brisés à la fleur de l’âge et incarcérés pour de simples commentaires sur les réseaux sociaux à l’image de Zakaria Metidji ou Adel Bensaada incarcérés à Alger depuis début avril 2021. Certaines personnalités politiques qui ne voulaient pas plier face au diktat du pouvoir algérien en refusant de changer de discours et de renoncer à la cause du Hirak ont été aussi emprisonnées sans aucun ménagement à l’image du secrétaire général du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Ghares, qui est incarcéré depuis le 1er juillet dernier pour ses simples et honnêtes opinions politiques.
Tous ces détenus d’opinion ont passé des fêtes religieuses et nationales au cours de l’année 2021 dans leurs cellules infectes et inhospitalières. Ils passeront, malheureusement, de l’année 2021 vers l’année 2022 en étant maintenus encore et toujours en détention, une détention plus que jamais arbitraire. Qui va se souvenir de leurs sacrifices ? Qui va se mobilier pour obtenir leur réhabilitation ?