Yidiresi Aishan avait été arrêté en juillet sur demande de Pékin qui lui impute « des actes terroristes »
La Cour de cassation marocaine a donné son aval à l’extradition d’un Chinois membre de la minorité musulmane des Ouïghours, arrêté en juillet à son arrivée au Maroc et recherché par la Chine pour « des actes terroristes », a indiqué jeudi à Akhbarona Aljalia son avocat.
« La justice a confirmé hier (mercredi) l’extradition de mon client. Nous n’avons pas encore les attendus du jugement pour savoir qui motive cette décision mais c’est psychologiquement très dur pour lui », a expliqué Me Miloud Kandil.
Yidiresi Aishan, âgé de 34 ans et père de trois enfants, avait été arrêté le 19 juillet à son arrivée à l’aéroport de Casablanca depuis la Turquie, sur demande de la Chine qui lui impute « des actes terroristes commis en 2017 » et lui reproche de faire partie d’une « organisation terroriste ».
M. Aishan, un informaticien établi en Turquie depuis 2012 avec sa famille, réfute ces accusations et « assure ne pas être retourné en Chine depuis 2012 », selon son avocat qui a dit ignorer la date de son extradition
Plus d’un million de Ouïghours sont ou ont été détenus dans des camps de rééducation politique dans la province chinoise du Xinjiang, estiment les experts étrangers.
Après plusieurs mois d’enquête, un groupe d’avocats et d’experts des droits humains réunis à Londres a conclu la semaine dernière que la façon dont la Chine traite les Ouïghours relève du génocide, déclenchant la colère de Pékin.
Amnesty considère que le Chinois arrêté au Maroc « court un risque grave d’être placé en détention arbitraire et torturé s’il est transféré de force vers la Chine ».
Le sort des Ouïgours, minorité principalement musulmane qui représente un peu moins de la moitié des 25 millions d’habitants du Xinjiang, est dénoncé dans le monde entier par les défenseurs des droits humains et fait l’objet d’une confrontation de plus en plus vive entre l’Occident et la Chine.