Depuis le 29 novembre dernier, les frontières du Maroc sont fermées jusqu’au 13 décembre 2021. Une mesure qui vise à éviter la propagation du nouveau variant covid-19, Omicron mais dont les conséquences sont loin d’être moindres pour les voyageurs.
Ainsi, les compagnies aériennes Ryanair, EasyJet et Transavia ont suspendu tous leurs vols depuis et vers le Maroc pour plusieurs semaines, des milliers de réservations ont été annulées et des dizaines de milliers de voyageurs se sont retrouvés bloqués sur le territoire marocain.
Ces derniers bénéficient tout de même de vols spéciaux de rapatriement organisés notamment par Royal Air Maroc, Air France, Transavia, Iberia et TUI avec l’autorisation préalable des autorités marocaines. Des dizaines de vols de rapatriement sont annoncés par les différentes compagnies aériennes jusqu’à la fin de l’année.
Cependant, une question s’impose d’elle-même : le royaume a prévu des dispositions exceptionnelles pour rapatrier les voyageurs étrangers bloqués sur son territoire mais qu’en est-il des Marocains qui sont coincés à l’heure actuelle dans plusieurs pays du monde ? Pourquoi ne disposent-ils d’aucun moyen pour regagner le Maroc, leur pays d’origine ?
En effet, les ressortissants marocains dans plusieurs pays du monde ont été pris au dépourvu par la décision du royaume de fermer totalement ses frontières. Une décision qui a pris effet d’une manière quasi-immédiate sans tenir compte des délais qui leur sont nécessaires pour réserver des billets d’avion et réaliser les tests PCR conformément au protocole sanitaire en vigueur avant la fermeture des frontières.
Des architectes marocains à Dubaï, une jeune marocaine en Afrique du Sud…
Parmi les centaines de citoyens marocains coincés à l’étranger, figurent 30 architectes marocains qui s’étaient rendus à Dubaï dans le cadre de Expo 2020 Dubaï. En dépit de tous leurs efforts pour regagner le royaume, de tous les courriers qu’ils ont adressés au département de tutelle, au ministère des Affaires étrangères et à l’ambassade du Maroc aux Émirats Arabes Unis, les architectes ne sont parvenus à aucune solution pour rentrer au pays et la corporation des architectes au Maroc craint le pire aujourd’hui puisqu’il y a de fortes chances que la fermeture des frontières soit prolongée au-delà du 13 décembre.
Dans le même contexte, un père de famille qui s’est rendu en Italie pour rendre visite à sa fille malade s’y retrouve désormais bloqué depuis une semaine au risque de perdre son travail au Maroc tandis qu’une jeune fille de 19 ans est actuellement bloquée en Afrique du Sud.
Les parents de la jeune fille, partie initialement en Afrique du Sud dans le cadre d’un échange scolaire avec une école anglaise à Johannesburg, se verront obligés d’assumer tous les frais de son séjour tout au long de la période de fermeture des frontières puisque l’école n’en sera plus responsable.
Les Marocains bloqués expriment leur désarroi et leur colère
Les Marocains bloqués à l’étranger continuent à exprimer leur désarroi sur les réseaux sociaux à travers tous les moyens possibles : e-mails, appels téléphoniques, messages vocaux et vidéos.
Les témoignages révèlent qu’ils rencontrent beaucoup de difficultés en étant bloqués à l’étranger, à savoir : le manque de logement, l’expiration des visas, les problèmes financiers, sans oublier les menaces liées à leur propre sécurité et la perte de leurs emplois au royaume.
Les prochains jours pourraient être plus misérables pour d’autres qui risqueraient l’errance et la faim, précise L’Opinion.