Quelque 3.000 personnes, selon un décompte de la police, ont manifesté samedi après-midi place de l’Albertine à Bruxelles.
Elles voulaient ainsi commémorer la Nakba – la «catastrophe» en arabe, marquant le début de l’exode de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création d’Israël en mai 1948 – et dénoncer une escalade de la violence ces derniers jours, sans précédent en Israël et Palestine depuis plusieurs années.
Le rassemblement, organisé par l’Association belgo-palestinienne (ABP), le Forum démocratique palestinien en Europe, Palestina Solidariteit, la Plateforme Charleroi Palestine, le Rassemblement des démocrates arabes en Belgique et l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB) notamment, s’est déroulé dans le calme, a précisé la police. Les organisateurs avaient préalablement averti sur l’événement Facebook de la manifestation qu’aucun propos antisémite ne serait toléré.
Vers 17h00, une grosse averse a poussé bon nombre de participants à rentrer chez eux.
Les participants dénoncent notamment les expulsions et démolitions de maisons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, qui «se sont accélérées de façon fulgurante ces derniers mois malgré la crise du coronavirus».
«Ces persécutions sont constitutives du crime d’apartheid, comme le signalent nombre d’organisations de défense des droits humains tant israéliennes, palestiniennes qu’internationales», pointent les organisateurs. «Il incombe donc à la Belgique, à l’Europe et à la communauté internationale d’agir pour que l’autorité qui le pratique soit tenue pour responsable, et de défendre le droit inaliénable des Palestiniens exilés à retourner sur leurs terres.» La Nakba commémore l’exode de 700.000 Palestiniens chassés de leurs terres ou ayant fui lors de la guerre qui a suivi la création d’Israël le 14 mai 1948.
«Assez dialogué, il faut agir contre les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis par Israël. Il faut imposer des sanctions et boycotter les produits et les entreprises israéliennes», ont insisté les manifestants, dénonçant l’inaction de la communauté internationale.
Certains d’entre eux sont montés sur les statues du roi Albert Ier et de la reine Elizabeth ainsi que sur les bâtiments de la Bibliothèque royale, brandissant des dizaines de drapeaux palestiniens. Quelques-uns ont tiré des feux d’artifice mais aucun incident ne s’est produit.
La partie palestinienne de la Ville sainte, occupée par Israël, a connu ces derniers jours les violences les plus importantes depuis 2017 autour de la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam. Les tensions ont suivi l’annonce d’une possible expulsion de familles palestiniennes au profit de colons juifs dans le quartier de Cheikh Jarrah, et ont débouché sur une confrontation générale entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.
Depuis lundi, cette dernière a déjà fait 139 morts, parmi lesquels 39 enfants, et 1.000 blessés dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Plus de 2.300 roquettes ont également été lancées sur le territoire israélien depuis lundi, tuant 10 personnes, parmi lesquelles un enfant et un soldat, et faisant plus de 560 blessés, selon les secours.