Molenbeek a rendu hommage à Loubna Lafquiri, ce lundi 22 mars 2021. Mohamed El Bachiri, mari de la jeune femme disparue à Maelbeek, ainsi que les autorités communales et les enfants des écoles, se sont recueillis sur sa stèle, au carrefour qui porte son nom.
Le 22 mars est une date symbolique forte pour Molenbeek. On se souvient que la commune au nord immédiat du Pentagone s’était retrouvée dans la tourmente suite aux attentats de Paris, lorsque s’était enclenchée la traque de Salah Abdeslam, citoyen molenbeekois.
En plus de payer son tribut par cet opprobre mondial, quand les médias de toute la planète ont stationné place communale pendant d’angoissantes semaines, Molenbeek a dû essuyer le décès d’une citoyenne dans l’attentat de la station Maelbeek. Ce 22 mars 2016, Loubna Lafquiri, prof d’éducation physique de 34 ans, a été fauchée parmi les 16 victimes de l’explosion du métro. En plein climat islamophobe et Molenbeek-bashing, alimenté jusque par Donald Trump en personne, son décès prouvait malheureusement à ceux qui avaient l’outrecuidance d’en douter, que le terrorisme ne distingue pas ses morts.
C’est pourquoi une cérémonie a eu lieu ce lundi, jour des 5 ans de ce fatidique 22 mars, sur la petite placette molenbeekoise qui porte aujourd’hui le nom de la jeune femme. Sa famille et ses proches se sont recueillis près de la stèle qui commémore sa mémoire à l’angle du boulevard Machtens et de l’avenue De Roovere. Mohamed El Bachiri, mari de la disparue et charismatique auteur de l’essai «Un jihad de l’amour», a déposé une gerbe de fleurs au pied du monument.
Le cadeau de Loubna
Dans son hommage, la Bourgmestre Catherine Moureaux (PS) rappelle le destin rassembleur de Loubna Lafquiri. «Le directeur de son école dit d’elle qu’elle avait le don de déminer les conflit, de réconcilier les gens». La socialiste ne s’y trompe pas lorsqu’elle décèle ce leg de la disparue: «Loubna nous laisse en héritage un cadeau précieux, celui de toujours veiller à défendre les valeurs de tolérance et d’ouverture aux autres».
La fanfare «Les Tambours de la Paix» et ses jeunes percussionnistes, toujours présents pour marteler ces principes depuis les années noires du terrorisme, ont ainsi convié les enfants des écoles molenbeekoises à réciter poèmes et entonner des chants dans le parc voisin. «Je salue les jeunes Molenbeekois qui continuent souvent, bien malgré eux, de porter les stigmates des événements qui se sont passés il y a 5 ans et dont notre commune a eu à pâtir comme aucune autre», souligne à leur propos Catherine Moureaux. «Notre jeunesse molenbeekoise a été durement touchée mais tient, dans sa grande majorité, à rester lucide et entreprenante malgré les grandes difficultés auxquelles elle est confrontée».