France / Gilets Jaunes : un impact économique « sévère et continu » (Le Maire)
Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a reconnu que les manifestations et opérations de blocages ont un impact « sévère et continu » sur l’économie
Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a reconnu que les manifestations et opérations de blocages ont un impact « sévère et continu » sur l’économie, ont rapporté les médias français.
Le ministre s’exprimait lundi depuis son département, alors que les discussions étaient en cours entre le gouvernement et les dirigeants de partis politiques et chefs de blocs parlementaires, pour trouver une sortie de crise.
Plusieurs personnalités se sont ainsi exprimées sur les retombées économiques du mouvement des gilets jaunes.
La maire de Paris a estimé, lundi, les dégâts entre 3 et 4 millions d’euros après les dégradations causées par les manifestations de ces dernières semaines.
« Nous sommes quasiment en état d’urgence économique », a souligné, dans ce contexte, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bezieux, cité par le journal Le Parisien.
De son côté, la fédération professionnelle l’Ania, craint des « conséquences irréversibles sur l’emploi » et craint qu’en cette période de fêtes de fin d’année, les entreprises soient impactées à hauteur de 13,5 milliards d’euros, selon la même source.
Même son de cloche du côté de Jacques Creyssel, président de la fédération du commerce et de la distribution.
«Il est inenvisageable que nous revivions ce qui s’est passé le week-end dernier, avec des centaines et des centaines de commerces bloqués ou fermés», affirme-t-il.
Le secteur du tourisme est lui aussi très clairement affecté par les événements récents notamment à Paris.
La capitale française étant une destination privilégiée durant les fêtes de fin d’année, les hôtels pourraient voir leur fréquentation tomber en chute libre.
« Les réservations sont en baisse de 40 à 50 %, (…) Tous nos adhérents rapportent des vagues d’annulation, cela rappelle la situation après les attentats », a alerté le président du Syndicat national des hôteliers restaurateurs cafetiers Marcel Bénezet.
Le quotidien Valeurs Actuelles estime que : « entre 22 000 et 25 000 nuitées auraient été annulées au mois de décembre ».
Au-delà de ces conséquences collatérales, les gilets jaunes ont mené de nombreuses actions qui, justement, visent directement l’économie du pays.
De nombreux centres commerciaux ont été bloqués par les manifestants notamment lundi soir dans le Var (sud-est) ou encore dimanche soir dans les Alpes-Maritimes (sud-est).
Sur l’ensemble du territoire, des opérations de « péages gratuits » ont été menées par les gilets jaunes, qui ont permis aux automobilistes dans de nombreuses villes du sud de la France comme Orange, Avignon ou encore Cagnes sur mer, de circuler sans avoir à s’acquitter des frais de péages.
Une initiative saluée par les usagers mais qui devrait faire grincer des dents les sociétés autoroutières pour qui le manque à gagner est colossal.
Une réunion de crise s’est tenue à Bercy, lundi, pour évaluer l’ampleur du phénomène. A sa sortie, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a affirmé que les « baisses de chiffre d’affaires vont de 15 à 25% selon les secteurs ».
Pour rappel, le mouvement des gilets jaunes est un mouvement spontané lancé depuis mi-novembre sur les réseaux sociaux pour protester contre la hausse des prix du carburant.
Le mouvement a rapidement évolué et les revendications se sont étendues au pouvoir d’achat et aux salaires.
Des politiciens ont même réclamé la démission du président Emmanuel Macron, d’autres ont revendiqué la tenue d’un référendum, et d’autres ont appelé à la dissolution du parlement.
Des grandes marches ont été organisés à Paris les 17 et 24 novembre ainsi que le 1er décembre. Ces marches ont été émaillées de violences, touchant des commerces, des monuments historiques, des véhicules et des immeubles.
Déjà 4 personnes ont perdu la vie en marge de ces protestations et des centaines d’autres ont été blessées.
Le premier ministre Édouard Philippe doit annoncer dans la journée de mardi, un moratoire sur la hausse de la taxation sur les carburants.