?Que fait Ben Salman au Maghreb
La question mérite d’être posée car les visites du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman en Tunisie, en Algérie et en Mauritanie apparaissent en dehors de tout contexte politique ou diplomatique approprié.
Si l’homme n’avait pas été piégé et piégé dans son pays et à l’étranger, ces trois pays auraient été parmi la dernière liste de pays envisageant sa visite et ayant passé des accords et des accords avec eux.
Si son objectif n’était pas d’envoyer des messages au monde: « Je suis bien dans mon environnement et pas affecté par ce qui s’est passé », il était impossible de penser à ces pays à la hauteur de la fierté de ses projets géants.
Le Maroc était de plus en plus rapproché compte tenu de la similitude entre les deux pays et de l’accumulation de motifs d’amitié entre eux. La relation a toutefois été endommagée dimanche par les conseillers du prince héritier qui ont attaqué et insulté le Maroc, alors même qu’il était partenaire de la « tempête de fermeté » et du « rétablissement de l’espoir ».
Ses portes sont ouvertes comme aucun autre pays aux princes saoudiens.
La visite du prince héritier des Emirats Arabes Unis aux Émirats arabes unis et célébrée par le prince héritier d’Abou Dhabi et le lancement de vingt et une cartouches d’artillerie sont compréhensibles et attendus.
Les deux hommes sont des partenaires dans les crises qui sévissent dans la région et dans les machinations qui y sont tissées. L’un d’entre eux, Mohamed bin Zayed, a établi les « règles du travail » et le second, Bin Salman, un bon débouché a mis son imprudence et son manque d’expérience à la disposition du premier.
Et pour visiter Bahreïn, pas de surprise. Vous êtes attaché à elle et elle ne s’imagine jamais en dehors de l’abaya saoudienne. Et visiter l’Égypte n’est pas surprenant d’autant plus qu’elle était soumise et sans souveraineté de la part du Président Abdul Fattah al-Sisi. Et pour se rendre en Mauritanie, sans surprise, l’homme a acheté leurs positions et décisions face à toutes les crises en Arabie Saoudite et dans la région du Golfe, et en a payé (ou paiera) le prix.
La Mauritanie n’a pas aujourd’hui la capacité de s’opposer aux souhaits d’Ibn Salman sur les questions internationales et régionales, car elle a choisi de rejoindre son club de défenseurs.
Mais visiter l’Algérie et la Tunisie est la question.
L’Algérie et l’Arabie Saoudite n’ont jamais été de mauvaise humeur. Mais au cours des années, les déclencheurs de tout rapprochement ont disparu. Les pays différaient entre l’Irak, le Yémen, la Syrie et la Libye, les relations avec l’Iran, le problème du Sahara Marcain et les problèmes de l’OPEP. Mais leurs relations n’ont pas atteint le point de crise.
Le garder silencieux contrastait avec le travail de chaque parti.
Dans les heures qui ont suivi l’annonce de la prochaine tournée du Maghreb par Ibn Salman, il a mené le processus de « renversement » du prix du pétrole au plus bas niveau depuis plus d’un an (moins de 55 dollars le baril). L’homme a dû payer la facture d’innocence qui lui avait été accordée par le président Donald Trump du sang de son compatriote Jamal Khashoggi. Mais c’est payant, causant délibérément des dommages considérables à un certain nombre d’États membres de l’OPEP, dont l’Algérie.
Les dirigeants de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis n’ont pas pardonné à la Tunisie la montée des islamistes et leur participation au gouvernement. Les deux pays ont donc combattu l’expérience tunisienne et cherché à saboter le pays à plus d’un titre.
Pour l’Algérie, pays au destin pétrolier, ce que l’Arabie saoudite dirigé par Ben Salman a fait avec les prix du pétrole au cours des dernières semaines (environ 30%) équivaut à une déclaration de guerre et à « la ruine de maisons ».
Dans ce contexte, la visite promise a l’air inutile. L’Algérie est aujourd’hui sans tête et sans leadership. En méditant sur le reste des représentants de l’État que bin Salman peut rencontrer, écouter et écouter, observe la désertification, à l’exception du Premier ministre Ahmed Ouyahia et du vice-ministre de la Défense, le lieutenant général Ahmed Qa’id Saleh. Pas de leaders politiques, pas de chefs de partis, pas de parlement, pas de société civile, pas de syndicats.
Il existe dans les salons de l’Algérie et dans ses journaux le goût de parler de médiations et de l’influence internationale et régionale de l’Algérie. À chaque occasion, la visite de Ben Salman rappelle le passé. Cette fois, nous avons entendu parler de médiations possibles entre la France et l’Arabie saoudite et entre l’Arabie saoudite et l’Iran.
Mais la réalité est différente: l’Algérie est à l’écart, sans influence, sans voix et sans papiers, dans ce qui se passe dans le monde.
À la lumière de cela, il convient de se demander comment se déroulera la visite de Bin Salman en Algérie.
La Tunisie est une histoire similaire, mais dans un autre contexte. Depuis les révolutions du Printemps arabe, il n’ya plus grand chose à faire avec l’Arabie saoudite et ses dirigeants en Tunisie.
Il suffit que le royaume continue d’abriter l’ancien dictateur tunisien Zine El Abidine Ben Ali dès son évasion, malgré les nombreuses poursuites judiciaires intentées contre lui dans son pays.
Ce n’est un secret pour personne que l’Arabie saoudite a lancé un effort pour que la Tunisie paie pour son choix en tant que modèle de changement politique pacifique. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis accusent la Tunisie de l’erreur historique de susciter le désir des peuples de se débarrasser des tyrans.
L’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis ont aussi leur langue. Les dirigeants des deux pays n’ont pas pardonné à la Tunisie la montée des islamistes et leur participation au gouvernement.
J’ai donc essayé d’imaginer Ben Salman en Tunisie et les détails de la visite, des réunions et du protocole, en échange d’une rue islamique et laïque hurlant la plénitude de sa gorge: Pas de bienvenue chez nous.