Le boycott, quelles mesures le gouvernement a-t-il prises?
Dernièrement, le boycott de trois produits au Maroc, à savoir l’eau Sidi Ali, le lait de Centrale Danone et les stations-service Afriquia a fait couler beaucoup d’encre à telle manière qu’il est devenu la seule préoccupation d’un grand nombre du commun des mortels. De jour en jour, le boycott fait tache d’huile. Ce qui est a eu un impact non seulement au niveau économique et social mais aussi politique et sociétal. A Facebook, par exemple, on ne parle que du boycott de Central laitière, de Sidi Ali et d’Afriquia.
Selon des critiques, orfèvres en la matière, les marocains sont conscients, intelligents et dignes de respect et l’on dit qu’il n y a pas de fumée sans feu. En effet, l’on remarque que certains produits sont chers et la majorité des gens qui sont pour le boycott n’appartiennent à aucun parti politique. Qui plus est, une vague de fronde ne cesse de faire mobiliser un grand nombre de gens sur les réseaux sociaux. « Ainsi, selon le département de Lahlimi, 87% des ménages marocains déclarent que les prix des produits alimentaires ont augmenté durant les 12 derniers mois et 83,4% s’attendent à une nouvelle augmentation au cours des 12 prochains ». D’aucuns affirment qu’il s’agit d’une manipulation et appellent à remettre en question ce boycott. S’agit –il d’une question de concurrence entre les entreprises ?
Si certains soutiennent cette campagne du boycott dans la mesure où c’est l’augmentation des prix qui en est à l’origine, et c’est la raison pour laquelle les marocains se rebiffent, d’autres appellent au boycott de cette campagne qui n’est, selon eux, que le fruit d’une quelconque manipulation et d’une instrumentalisation visant des personnalités connues. Personne ne nie que les produits précités sont dans le collimateur des consommateurs. Malheureusement, l’intervention de certaines personnalités politiques n’ont fait qu’ajouter de l’huile sur le feu telle celle de M Mohamed Boussaid qui a qualifié les sympathisants de la campagne de « Mdawikhs ».
Et selon une source gouvernementale, le boycott n’aura aucun impact sur l’économie nationale dans la mesure où ce sont des entreprises qui sont visées et non pas les produits de consommation, toujours selon la même source. La même source n’a pas écarté l’éventualité d’une augmentation du prix du lait surtout pendant le mois sacré du Ramadan.
Lors d’un point de presse, le porte-parole du Gouvernement M Mustapha El Khalfi a déclaré que cette campagne « qui est fondée sur « des données erronées » porte atteinte à l’économie nationale et qu’elle écorne la réputation du Royaume à l’étranger. Aussi, le gouvernement s’apprête –t-il à adopter un projet de loi sanctionnant la diffusion de fausses informations. »
SAID FRIX
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