BXL Tour 2025 : Bruxelles pédale pour la liberté, la solidarité… et la Palestine
Bouchaib El Bazi
BRUXELLES – Ce dimanche, la capitale belge a troqué l’effervescence des klaxons pour le doux ronronnement des roues libres. Pour sa neuvième édition, le BXL Tour a rassemblé plus de 6000 cyclistes – amateurs éclairés et passionnés du dimanche – sur un parcours de 40 kilomètres à travers huit communes de la Région bruxelloise. Un événement sportif, certes. Mais cette année, la fête du vélo s’est transformée en manifeste citoyen.
Car au-delà de la performance, c’est un souffle de liberté et de fraternité qui a traversé la ville. La discipline du peloton, la solidarité entre cyclistes, la bienveillance du public massé sur les trottoirs : tout dans cette journée semblait incarner un idéal d’unité dans un monde de plus en plus fragmenté.
Un cyclisme engagé, aux couleurs d’un peuple
Sous l’Atomium, point d’arrivée symbolique de cette chevauchée urbaine, les messages n’étaient pas que sportifs. Brassards, drapeaux palestiniens, slogans affichés sur les maillots , nombreux sont les participants à avoir exprimé leur solidarité avec le peuple palestinien. À une époque où le conflit à Gaza continue de faire rage, cette mobilisation silencieuse mais visible a donné une dimension politique inattendue à l’événement.
Parmi les visages familiers du peloton, Hassan Rahali – figure associative et politique bien connue – n’a pas caché son émotion :
« Le vélo unit les gens. Il n’a ni frontière, ni barrière. Aujourd’hui, nous avons pédalé pour la paix, pour la justice, et pour rappeler que le sport peut être un outil de résistance pacifique. »
Une course populaire et inclusive
Le coup d’envoi a été donné dès 9h00 place des Palais, par le nouveau parrain de l’événement, le champion Johan Museeuw. Quatre catégories étaient proposées cette année , “master” pour les cyclistes aguerris, “cyclo” pour les passionnés, “ride” pour une balade de 32 km plus accessible, et une catégorie “paracycling” dédiée aux personnes à mobilité réduite.
Le parcours traversait notamment Woluwe-Saint-Pierre, Auderghem, Ixelles, Schaerbeek et Laeken, avec des arrivées marquées par l’enthousiasme du public. La première femme dans la catégorie “master”, Eleonore Hiller, a franchi la ligne d’arrivée en 53 minutes et 48 secondes. Chez les hommes, Kamiel Notebaert s’est imposé avec un temps de 52:45. Une performance saluée par les applaudissements nourris de l’assistance.
Florence Frelinx, première échevine de la Ville de Bruxelles en charge du Sport, a résumé l’esprit de l’événement :
« Le BXL Tour incarne ce que nous voulons pour Bruxelles : une ville ouverte, respirable, où le sport devient un moyen de se réapproprier l’espace public. »
Une ville à l’arrêt pour un élan collectif
Pour garantir la sécurité des coureurs, la ville a dû fermer temporairement plusieurs axes majeurs : la place des Palais, les rues Ducale et Belliard, les tunnels, les avenues de Tervuren, Van Praet et du parc Royal, ainsi que plusieurs sorties d’autoroute. Un effort logistique considérable, salué tant par les autorités que par les riverains, dans une ambiance bon enfant.
Plus qu’une course, un symbole
Le BXL Tour 2025 restera dans les mémoires comme un moment suspendu, où le sport a rassemblé, porté, éveillé les consciences. À l’heure où les conflits internationaux, notamment au Proche-Orient, fracturent les sociétés, Bruxelles a prouvé qu’il est encore possible de rouler ensemble vers un avenir plus juste.
Rouler, c’est résister. Rouler, c’est espérer. Et ce dimanche, c’est tout Bruxelles qui a pédalé pour dire , un autre monde est possible.