L’accélération du soutien français à la marocanité du Sahara inaugure un tournant stratégique dans les relations régionales

Bouchaib El Bazi

Les déclarations officielles émanant des plus hautes instances françaises en faveur de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental se multiplient, traduisant un changement stratégique majeur dans la position de Paris sur ce dossier. Après l’annonce par le président Emmanuel Macron de son soutien clair au plan d’autonomie proposé par le Maroc, le Sénat français a confirmé que cette initiative constitue la seule solution réaliste et durable pour parvenir à une paix stable dans la région.

La Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat a réaffirmé son soutien à la marocanité du Sahara, rejetant toute forme d’escalade ou de provocation, notamment celles découlant de l’opposition de l’Algérie à la position française. Cette prise de position renforce l’appui officiel de la France au plan d’autonomie marocain, tout en soulignant l’importance du dialogue et de la stabilité dans la région.

Christian Cambon, envoyé spécial du président du Sénat français pour les relations internationales, a déclaré à l’issue d’une rencontre avec le ministre marocain des Affaires étrangères que « la France refuse de se laisser entraîner dans une spirale de provocations », en allusion à la réaction algérienne. Il a précisé : « Notre discours n’est pas dirigé contre l’Algérie. Nous croyons fermement que la coopération entre le Maroc et l’Algérie serait bénéfique pour toute l’Afrique. »

Et d’ajouter : « Nous assumons pleinement les conséquences de notre position concernant le Sahara, mais nous restons engagés dans un discours de paix. » Cambon a également souligné que la diplomatie parlementaire œuvre à promouvoir la solution d’autonomie auprès des pays hésitants, afin de leur démontrer qu’il s’agit là de la seule voie réaliste pour sortir de l’impasse.

Cette position s’inscrit dans une dynamique plus large, illustrée par la visite en février dernier d’une délégation sénatoriale française de haut niveau à Laâyoune, capitale des provinces du Sud. Cette visite visait à constater les progrès économiques et les projets structurants engagés dans la région, mais également à préparer l’installation prochaine d’une représentation consulaire française, confirmant l’ancrage du partenariat bilatéral.

L’Algérie, de son côté, a vivement réagi à cette évolution. Dans un communiqué au ton dur, le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé la position de la France, la qualifiant de « calcul politique douteux » et avertissant que cette décision aurait « des conséquences qu’elle devra assumer seule. »

En juillet dernier, à l’occasion du 25e anniversaire de l’accession du roi Mohammed VI au trône, le président Macron a adressé un message dans lequel il affirme que « le présent et l’avenir du Sahara marocain s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté du Maroc. » Il a insisté sur le fait que « pour la France, le plan d’autonomie de 2007 est désormais la seule base pour parvenir à une solution politique juste, durable et négociée. »

Ce soutien clair de Paris est également accompagné d’actions concrètes : intensification des visites de responsables français, renforcement des investissements des entreprises françaises dans les provinces du Sud, et promotion active de la position marocaine à l’échelle internationale. Cette dynamique vise notamment à faire du Sahara marocain un levier stratégique de la coopération régionale à travers des initiatives comme celle de l’Atlantique lancée par Rabat.

En refusant les logiques de confrontation, la France opte pour un réalisme diplomatique fondé sur la stabilité et le développement. Son positionnement constitue un signal fort à la communauté internationale, appelant à reconnaître que la solution marocaine représente aujourd’hui le chemin le plus sûr vers la paix dans une région en quête d’équilibre.

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