Mort tragique de Fabian à Ganshoren : un policier inculpé pour entrave méchante à la circulation ayant causé la mort

Bouchaib El Bazi

Une onde de choc traverse Bruxelles après le décès du jeune Fabian, 11 ans, percuté mortellement par une voiture de police en pleine course-poursuite dans le parc Élisabeth, à Ganshoren. Ce mercredi, le procureur du Roi, Julien Moinil, est revenu en détail sur les circonstances dramatiques de l’incident, soulignant la gravité des faits reprochés au conducteur du véhicule policier.

Une course-poursuite pour une trottinette

Lors d’une conférence de presse particulièrement attendue, le procureur a confirmé que la course-poursuite engagée par la patrouille de police avait été déclenchée uniquement parce que Fabian circulait sur une trottinette. Selon l’expert automobile mandaté, les gyrophares et les sirènes n’étaient pas activés au moment des faits, un élément confirmé par plusieurs témoignages concordants. Le véhicule roulait à plus de 40 km/h dans une zone interdite aux voitures, à l’intérieur même du parc.

La collision s’est révélée fatale : le garçon a été mortellement écrasé. Aucun obstacle visuel ou environnemental n’aurait empêché le policier de voir l’enfant, selon les premières analyses techniques.

Une qualification pénale lourde

Le parquet a ouvert une instruction pour « entrave méchante à la circulation ayant causé la mort », une infraction particulièrement grave qui peut entraîner une peine allant jusqu’à 30 ans de réclusion. S’il n’y avait pas d’intention de tuer, le parquet insiste sur le caractère volontaire de l’acte d’obstruction à la circulation de l’enfant.

Le policier au volant a été placé sous mandat d’arrêt, mais le juge d’instruction a ordonné une assignation à résidence avec surveillance électronique. Une décision qui suscite déjà des débats. La passagère du véhicule, également policière, a été entendue par le juge d’instruction, notamment au sujet de la non-activation des signaux d’urgence, mais elle n’a pas été inculpée.

Réactions officielles et prudence judiciaire

Julien Moinil a tenu à nuancer le débat public :

« Ce drame ne doit pas devenir le procès de toute l’institution policière. La police est essentielle à notre sécurité collective. Il s’agit ici d’un cas isolé, qui doit être traité avec toute la rigueur de la justice, mais sans stigmatiser des femmes et des hommes qui risquent leur vie au quotidien. »

Une enquête a également été ouverte sur les circonstances de l’utilisation de la trottinette par l’enfant, ainsi qu’une autre sur les fuites ayant permis à certains médias de publier des éléments confidentiels de l’instruction avant la conférence du parquet.

Une émotion collective, une justice sous pression

Le décès de Fabian suscite une vive émotion dans la capitale. Plusieurs collectifs citoyens appellent à des veillées et des marches silencieuses. La question du recours disproportionné à la force dans des situations mineures, surtout lorsqu’elle implique des mineurs, revient au cœur du débat.

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