Opération d’envergure à Anderlecht : la cité du Peterbos complètement bouclée dans le cadre d’une action judiciaire et administrative
Bouchaib El Bazi
Dans une démonstration rare de force coordonnée, les autorités belges ont lancé ce mardi matin une opération policière d’une ampleur exceptionnelle dans la cité du Peterbos, à Anderlecht. Dès les premières heures du jour, le quartier a été complètement bouclé, avec la mobilisation de plusieurs centaines de policiers issus de diverses unités, soutenus par un hélicoptère survolant la zone.
L’intervention, menée conjointement par les forces de l’ordre, le parquet de Bruxelles et la commune d’Anderlecht, est qualifiée de “judiciaire et administrative” et aurait été préparée de longue date. Selon plusieurs sources proches du dossier, il s’agit d’une “opération unique dans son ampleur”, impliquant une logistique rarement observée sur le territoire de la capitale.
Le bourgmestre d’Anderlecht, Fabrice Cumps, a confirmé l’opération sans toutefois livrer de détails, invoquant la nécessité de ne pas compromettre le bon déroulement de l’action en cours.
Les habitants du Peterbos, une cité qui fait souvent la une pour des faits liés à l’insécurité ou au trafic de drogue, ont reçu la consigne stricte de rester confinés chez eux. Plusieurs témoins ont signalé la présence de véhicules blindés, de maîtres-chiens et d’unités spéciales.
Un quartier sous tension
Située à l’ouest de Bruxelles, la cité du Peterbos est considérée depuis plusieurs années comme une “zone sensible” par les autorités. Elle a fait l’objet de multiples rapports pointant une concentration de criminalité organisée, de trafics en tous genres, et une situation socio-économique dégradée.
Selon des éléments préliminaires recueillis, l’opération viserait à démanteler des réseaux criminels installés de manière structurelle dans le quartier, et pourrait également comporter des volets relatifs à l’urbanisme, au logement social et aux contrôles d’identité.
Une stratégie de reconquête de l’État
Cette opération s’inscrit dans une stratégie plus large de reconquête de certains territoires urbains par les institutions belges, en réponse aux critiques croissantes sur la perte de contrôle de l’État dans certaines zones à forte densité sociale.
Des sources judiciaires évoquent une action “destinée à restaurer l’autorité publique et la sécurité dans un espace urbain trop longtemps abandonné aux logiques de non-droit”. Il s’agirait également d’un signal clair envoyé à des groupes criminels qui ont prospéré dans l’impunité.
Pour l’heure, aucun bilan officiel n’a encore été communiqué. Les autorités promettent une conférence de presse une fois l’opération terminée.