Ahmed Laaouej explore, tâtonne, cause et recause , la majorité progressiste made in Bruxelles, bientôt sur vos écrans ?

Bouchaib El Bazi

Bruxelles, capitale européenne et théâtre de drames institutionnels plus complexes qu’un épisode de Game of Thrones, nous offre un nouveau feuilleton , la quête sacrée d’Ahmed Laaouej pour une “majorité progressiste”. Spoiler alert , on en est encore à la bande-annonce.

Épisode 1 , La mission d’information – ou l’art de tourner autour du pot sans renverser la cafetière

Depuis le 26 mai, le président de la fédération bruxelloise du PS, Ahmed Laaouej, s’est lancé dans une “mission d’information et d’exploration”. Dit comme ça, on dirait une expédition lunaire. Mais non , il s’agit simplement de voir si, par miracle ou par miracle social-démocrate, une majorité progressiste peut émerger des cendres électorales du scrutin régional bruxellois. Et surtout, si tout ce beau monde peut se supporter autour d’une même table sans hurler au complot néolibéral ou à l’ultragauchisation rampante.

Épisode 2 : La ronde des partis – ou la valse à six temps

Dans ce ballet institutionnel, on retrouve les habitués du bal progressiste , le PTB (qui rêve de tout nationaliser sauf les mauvaises nouvelles), Ecolo et Groen (experts en chlorophylle parlementaire), la Team Fouad Ahidar (la startup politique du moment) et Vooruit (les socialistes flamands qui essaient encore de comprendre Bruxelles sans Google Maps).

Les rencontres sont “bilatérales”, c’est-à-dire qu’on parle en tête-à-tête pour éviter les engueulades collectives. Objectif affiché , approfondir une note de cadrage et une trajectoire budgétaire — deux documents qui ont le mérite d’exister, même si tout le monde semble les lire différemment. Le PTB y voit une opportunité révolutionnaire, Ecolo un budget carbone, et le PS un retour aux fondamentaux : des réunions.

Épisode 3 : Pendant ce temps-là chez les libéraux…

Mais attention, un autre spin-off se joue en parallèle : le Bouchez Universe. Georges-Louis Bouchez, capitaine du MR et adepte du libéralisme de combat, n’a pas dit son dernier tweet. Vendredi dernier, il a réuni son petit gang , MR, Les Engagés, Open VLD, N-VA, Vooruit et Groen. Oui, Groen est sur les deux tableaux. Oui, c’est typiquement bruxellois. Oui, il y aura des conséquences.

Quant à Ecolo et DéFI, ils ont snobé l’invitation. Leur absence, selon certaines sources, serait liée à une allergie cutanée aiguë à la présence de la N-VA dans la même pièce.

Intrigues, suspense et compromis à géométrie variable

En attendant la prochaine plénière, Laaouej continue de “sonder”, “dialoguer”, “écouter”, et parfois même “proposer”. Bref, il meuble, comme tout bon responsable socialiste dans l’attente d’une majorité qui voudrait bien de lui sans trop lui coûter.

Mais à Bruxelles, les coalitions se forment comme les plats dans une cuisine partagée , chacun veut mettre son ingrédient, personne ne veut faire la vaisselle, et tout le monde craint que ce soit indigeste à la fin.

Prochainement sur vos écrans…

Alors, cette fameuse “majorité progressiste”, réalité ou illusion démocratique ? Va-t-on vers une coalition rouge-vert-rouge-foncé ? La Team Fouad va-t-elle devenir le faiseur de roi ? Et surtout , Ahmed Laaouej arrivera-t-il à faire tenir ensemble un PTB anti-système et des Ecolos pro-réforme dans le même gouvernement sans avoir recours à la méditation transcendantale ?

Rendez-vous au prochain épisode. Et d’ici là, un conseil , gardez toujours un dictionnaire politique bruxellois à portée de main. Il vous sera utile pour comprendre que dans cette ville, le mot progressiste peut aussi vouloir dire , “on verra bien”.

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