Émeutes à Los Angeles : Trump envoie la Garde nationale, Newsom dénonce une décision « incendiaire »

Bouchaib El Bazi

Los Angeles, le 8 juin 2025 — Des manifestations contre les expulsions locatives ont dégénéré en émeutes violentes à Los Angeles, poussant le président Donald Trump à ordonner l’envoi de 2.000 membres de la Garde nationale afin de « rétablir le calme ». Une mesure aussitôt qualifiée de « volontairement incendiaire » par le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom.

Des scènes de chaos ont éclaté dans plusieurs quartiers de la ville. Des manifestants, brandissant notamment des drapeaux sud-américains, ont affronté les forces de l’ordre, lançant des projectiles contre des véhicules de police dans un nuage de fumée, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

Face à l’escalade de la violence, la Maison Blanche a réagi dans la soirée. Karoline Leavitt, porte-parole de l’exécutif, a confirmé que le président avait signé un mémorandum ordonnant le déploiement de la Garde nationale. « Il s’agit de remédier à l’anarchie qu’on a laissé prospérer », a-t-elle déclaré, accusant les dirigeants démocrates de l’État, « incapables de protéger leurs concitoyens ».

La réaction ne s’est pas fait attendre du côté de Sacramento. Gavin Newsom, gouverneur démocrate de Californie, a fermement dénoncé une manœuvre politique. « Cette décision est volontairement incendiaire, visant à attiser les tensions plutôt qu’à les apaiser », a-t-il déclaré dans un communiqué.

La tension est montée d’un cran après une deuxième journée consécutive d’affrontements. Sur Truth Social, le réseau social qu’il affectionne, le président Trump avait menacé d’une intervention fédérale si les autorités locales n’agissaient pas efficacement. « Si le gouverneur de Californie, Gavin Newscum, et la maire de Los Angeles, Karen Bass, ne peuvent pas faire leur travail — ce que tout le monde sait — alors le gouvernement fédéral interviendra et résoudra le problème », a-t-il écrit, usant une fois de plus d’un surnom péjoratif à l’encontre du gouverneur.

Cette crise souligne à nouveau les profondes divisions entre Washington et la Californie, alors que l’État le plus peuplé du pays est confronté à une crise du logement et à une explosion des tensions sociales. Le recours à la force fédérale, rarement utilisé dans ce type de contexte local, suscite des inquiétudes quant à une militarisation de la réponse aux mouvements sociaux.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.