Fabian, 12 ans, tué pour un contrôle : quand la police belge perd le sens… et le frein

Il s’appelait Fabian. Il avait 12 ans. Il vivait, jouait, riait, comme n’importe quel enfant de son âge. Jusqu’à ce que la police décide, pour une raison aussi banale qu’un contrôle, de transformer un quartier résidentiel en terrain de chasse. Une course-poursuite s’engage, la scène vire au surréalisme, et l’enfant est retrouvé inerte sur une pelouse, écrasé par ceux qui, paraît-il, sont censés protéger.

Le parquet confirme ، il s’agissait d’un simple contrôle. Pas d’arme, pas de délit majeur, pas de menace terroriste. Rien. Un banal contrôle. Comme quoi, dans la Belgique du XXIe siècle, il suffit d’exister au mauvais moment, avec une trottinette ou un hoodie, pour se faire prendre en chasse comme dans un mauvais remake de Fast & Furious – Édition Molenbeek.

L’uniforme comme permis de tuer ?

Des témoins racontent la scène. Une course folle. Un véhicule de police qui continue de foncer alors que la logique – et l’humanité – auraient voulu qu’on freine. Fabian aurait tenté de fuir, paniqué, cherchant refuge sur une pelouse. Une pelouse. Comme s’il essayait de sortir du cadre, de quitter le film, de fuir la fiction meurtrière que les policiers semblaient jouer. Peine perdue. Fin du scénario. Générique de fin sur le bitume.

Mais que vaut la vie d’un enfant face à l’égo surdimensionné d’un agent de terrain ? Peut-on encore parler d’accident quand les conditions de l’intervention flirtent avec la négligence criminelle ? La police belge, en mal de stratégie urbaine, semble avoir trouvé dans la vitesse et la force un substitut à la réflexion.

Un quartier traumatisé, des enfants marqués à vie

Il y avait des enfants. Il y avait des voisins. Il y avait des vies autour. Et il y a maintenant un traumatisme collectif. Les enfants du quartier – et de bien d’autres – ne regarderont plus jamais un gyrophare sans frissonner. Car quand ceux qui sont censés faire respecter la loi deviennent eux-mêmes des dangers publics, la peur change de camp.

On les avait pourtant prévenus, depuis des années. Chaque drame précédé d’un autre. Chaque bavure recouverte d’une enquête, d’un communiqué aseptisé, d’un silence poli. On leur avait dit qu’on ne voulait pas d’une police en mode Need for Speed. On leur avait répété qu’un enfant à trottinette n’était pas un fugitif. Mais non. Il a fallu encore une fois qu’un nom s’ajoute à la liste. Cette fois, ce sera Fabian. Et demain ? Qui ?

Une question simple : pourquoi ?

Pourquoi cette violence ? Pourquoi cette absence de discernement ? Pourquoi cette culture de l’escalade, du choc, du fracas, au lieu du dialogue, de la prévention, de l’écoute ? Pourquoi un contrôle routier banal doit-il finir sur une pelouse avec un corps d’enfant sans vie ?

Et surtout, pourquoi le silence assourdissant des responsables ? Où sont les excuses, les démissions, les remises en cause ? On attendrait, à tout le moins, un minimum de décence. Et peut-être aussi, pour une fois, un vrai coup de frein.

En attendant, les familles pleurent, les enfants ont peur, et la police continue de rouler.

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