Ixelles, piège à touristes : 58 € pour une leçon de signalisation urbaine
Bienvenue à Ixelles, commune arty, trendy et… rentière. Ici, entre un espresso bio et une galerie d’art contemporain, se cache un dispositif bien plus moderne encore : le péage invisible à 58 €, destiné à tout automobiliste distrait, mal informé ou simplement pas devin.
Vous êtes entré dans une zone interdite entre 7h et 19h sans le savoir ? Pas de souci : la commune vous enverra une amende pédagogique, accompagnée d’une jolie photo souvenir prise par une caméra ANPR (lecture automatique de plaques). Non, ce n’est pas une œuvre d’art numérique, c’est une facture.
La signalisation ? Discrète comme un murmure en boîte de nuit.
Le panneau est là, oui. Mais le promeneur pressé, le touriste distrait ou le Bruxellois moyen absorbé par son GPS ont peu de chances de le remarquer. L’allure d’un panneau d’interdiction routière typique, coincé entre une façade grise et une rue anonyme, ferait rougir d’envie les chasseurs de radars : c’est légal, c’est planqué, et ça rapporte.
58 € pour entrer, 0 € pour comprendre
La mairie d’Ixelles, visiblement adepte du capitalisme localisé, a trouvé une méthode ingénieuse pour renflouer ses caisses sans voter d’impôts impopulaires : faire payer les malchanceux. Selon plusieurs témoignages, des dizaines de visiteurs reçoivent chaque jour une amende dont la logique échappe à toute compréhension spontanée.
Un habitant s’indigne :
« J’ai reçu une amende pour avoir roulé dans une rue vide à 14h… Je croyais qu’elle était réservée aux cyclistes, pas interdite à la circulation ! »
Et pourtant, l’écriteau est clair : sauf autorisation, la rue est interdite aux voitures de 7h à 19h. Sauf que l’« autorisation » n’est pas disponible à l’entrée de la rue, mais dans les règlements communaux, sur un site web en petits caractères Arial 9.
Ixelles, capitale du « stationnement passif »
Ce n’est pas la première fois qu’Ixelles se distingue par son zèle tarifaire. Déjà connue pour ses horodateurs gloutons et ses inspecteurs invisibles, la commune franchit un nouveau cap en monétisant les erreurs de lecture de panneaux. Le principe est simple : qui ne comprend pas, paie. Et qui comprend trop tard… paie aussi.
Les ressources communales, sponsorisées par la confusion
Dans une démocratie moderne, on taxe les riches. À Ixelles, on taxe les inattentifs. Le budget participatif devient ici un budget punitif : vous participez… malgré vous.
Et pendant ce temps, le contribuable ixellois peut se réjouir : grâce à la manne des amendes, sa commune pourra peut-être financer un nouveau panneau, plus visible cette fois. Ou pas.