Scandale des retraites algériennes : quand la France paie les morts et se fait accuser de persécuter les vivants !
Intisar Azmizam
Dans le royaume de l’absurde, on raconte que certains morts reviennent à la vie pour accomplir des missions sacrées. Mais en Algérie, la mission est plus pragmatique , percevoir sa pension de retraite… post mortem, et en euros bien sûr !
Face à cette farce budgétaire, la France a enfin décidé de tirer la sonnette d’alarme. En 2025, elle lance l’opération « Retour à la réalité » 50 000 retraités algériens seront convoqués cette année pour prouver qu’ils sont toujours en vie. Une opération de contrôle qui devrait s’intensifier jusqu’à atteindre 60 000 cas par an d’ici 2026. Car oui, désormais, vivre est une condition non négociable pour toucher sa pension.
Mais le plus grotesque n’est pas dans le chiffre – 80 millions d’euros gaspillés chaque année selon la Cour des comptes – mais dans la réaction outrée des autorités algériennes, qui accusent Paris d’acharnement. Le journal Echorouk, fidèle haut-parleur du régime, a même insinué que les Marocains trichent davantage… mais échappent au courroux français. Une manière habile de détourner le regard du miroir.
La machine médiatique s’emballe : les accusations de « discrimination », de « harcèlement administratif » fusent. Le gouvernement algérien, fidèle à ses habitudes, transforme un scandale social en querelle diplomatique. Oublions les fausses déclarations, les certificats de vie douteux, les identités recyclées. L’essentiel, pour le régime, est de rejouer la cassette de la victimisation postcoloniale.
Le militant Walid Kebir, voix lucide dans ce tumulte absurde, met en garde contre les conséquences d’un tel bras de fer « Le régime algérien entraîne la diaspora dans une confrontation qui ne la concerne pas. » Et il a raison les retraités honnêtes – bien vivants, cette fois – paient le prix d’un système rongé par la fraude et protégé par l’idéologie.
Pendant que Paris tente de colmater la fuite avec des moyens numériques et un zeste de fermeté, Alger répond par la colère et les insinuations. Et si la France réduit les visas, c’est bien sûr une vengeance coloniale. Et si elle bloque des pensions fictives, c’est une manœuvre néocoloniale. Et si elle exige des preuves de vie, c’est… une humiliation nationale !
Résultat : le scandale des retraites devient un nouvel épisode d’une série interminable de tensions franco-algériennes. Mais cette fois, avec une touche de surréalisme comptable , des retraités fantômes, des certificats d’existence douteux, et un État qui hurle à l’ingérence… tout en fermant les yeux sur ses propres morts-vivants administratifs.
Moralité ? Tant qu’un martyr touche sa pension, et qu’un moudjahid ressuscite tous les quatre ans pour signer un papier, la comédie continue. Et la France paie… jusqu’à ce qu’elle décide enfin d’y mettre un terme.