L’autonomie : une solution réaliste qui gagne du terrain sur la scène internationale
Bouchaib El Bazi
Alors que l’on approche du vingtième anniversaire de l’Initiative marocaine pour l’autonomie au Sahara, proposée en 2007, cette proposition continue de s’imposer comme l’unique voie sérieuse et crédible vers une résolution durable du différend autour du Sahara marocain. Face aux impasses diplomatiques, aux postures figées et aux tentatives de manipulation, le plan marocain s’affirme comme une alternative pragmatique, conforme aux réalités du terrain et à l’évolution géopolitique de la région.
Conçue par le roi Mohammed VI dans une logique de consolidation nationale et de projection régionale pacifique, l’initiative d’autonomie est plus qu’un simple cadre de négociation , c’est un véritable projet de société fondé sur la démocratie locale, le respect de l’intégrité territoriale et la volonté sincère d’éteindre les foyers de tension dans le Maghreb.
Depuis l’arrêt définitif de l’option référendaire – devenue inapplicable à cause des blocages persistants orchestrés par le Polisario avec le soutien d’Alger – l’initiative marocaine a permis de débloquer le processus onusien et d’ouvrir une perspective politique réaliste et durable.
Sur le plan diplomatique, Rabat a mené un travail soutenu et patient, exposant aux partenaires internationaux la solidité juridique, la cohérence politique et la viabilité économique de son initiative. Ce travail a été soutenu par une dynamique de développement ambitieuse dans les provinces du Sud, devenue aujourd’hui un modèle de réussite régionale en matière d’infrastructures, d’éducation, d’investissements et de participation citoyenne.
Ce n’est donc pas un hasard si plus de 116 pays ont exprimé clairement leur soutien à l’initiative d’autonomie, comme l’a rappelé récemment l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, lors de la session de la Quatrième Commission. À l’inverse, seuls huit États, isolés et souvent marginalisés sur la scène internationale – à l’image du Venezuela, de l’Afrique du Sud ou encore du Mozambique – continuent de faire écho au discours dépassé d’un séparatisme sans avenir.
L’Algérie, de son côté, persiste dans une posture de confrontation et d’ingérence régionale, malgré ses déclarations officielles sur le respect de la souveraineté et du bon voisinage. Le paradoxe est flagrant , alors que le chef d’état-major, Saïd Chengriha, évoque la nécessité d’un état d’alerte face aux menaces régionales, il oublie que l’hostilité d’Alger envers le Maroc contribue elle-même à la déstabilisation du Maghreb.
Pendant ce temps, le projet marocain fait son chemin, y compris au sein même de la communauté sahraouie. Le mouvement « Sahraouis pour la paix », composé d’anciens cadres du Polisario, a récemment obtenu son intégration à l’Internationale socialiste, une reconnaissance qui fragilise davantage les prétentions de la direction de Tindouf à incarner l’unique voix du peuple sahraoui.
À cette dynamique s’ajoutent des projets structurants comme le port atlantique de Dakhla, inscrit dans une stratégie continentale fondée sur la coopération Sud-Sud. La vision royale « l’Afrique doit faire confiance à l’Afrique » prend ainsi corps, faisant du Sahara un hub économique reliant l’Afrique, l’Europe et le monde arabe.
Aujourd’hui, la proposition d’autonomie dépasse le cadre d’une simple solution de compromis , elle s’inscrit comme une architecture de paix, une offre d’intégration et un levier de prospérité régionale. Elle est l’expression d’un Maroc sûr de lui, tourné vers l’avenir, soucieux de construire des ponts plutôt que des murs.
Dans un contexte international en mutation, où les conflits gelés ne trouvent plus de place, l’autonomie apparaît comme le seul chemin viable pour clore définitivement le dossier du Sahara, dans le respect des aspirations locales et de la souveraineté nationale. Une vision portée par un leadership clair, et un projet soutenu par une communauté internationale de plus en plus convaincue.