Bruxelles — Dans une déclaration qui marque un tournant dans la position européenne, le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a qualifié les événements en cours à Gaza de « génocide ». Une prise de position rare et d’une gravité exceptionnelle, au cœur d’un contexte géopolitique de plus en plus tendu autour du conflit israélo-palestinien.
« Le seul mot qui peut décrire ce qui se passe à Gaza est génocide », a affirmé le chef de la diplomatie belge lors d’une intervention relayée par plusieurs médias internationaux. Il a également dénoncé « la famine délibérée d’une population », qualifiant cet acte de « crime de guerre », conformément au droit international humanitaire.
Cette déclaration, sans précédent récent dans la diplomatie belge, survient alors que les agences humanitaires et les organisations de défense des droits de l’homme alertent depuis des mois sur la situation catastrophique dans l’enclave palestinienne. Les chiffres sont accablants , des milliers de morts civils, des infrastructures médicales détruites, et une crise humanitaire qualifiée par l’ONU de « sans précédent ».
L’usage du terme « génocide », lourd de conséquences sur le plan du droit international, renvoie aux critères établis par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948. Le ministre belge semble ainsi vouloir interpeller la communauté internationale, et en particulier ses partenaires européens, sur l’urgence de mesures concrètes face à ce qu’il qualifie d’anéantissement programmé d’un peuple.
Du côté israélien, cette déclaration risque de provoquer une réaction diplomatique musclée. Tel-Aviv a toujours rejeté ces accusations, estimant agir dans le cadre du droit à la légitime défense. Mais la pression monte, y compris parmi certains alliés historiques, pour un cessez-le-feu immédiat et une enquête internationale indépendante.
À Bruxelles, cette sortie de Maxime Prévot pourrait également avoir des répercussions sur le positionnement de la Belgique au sein de l’Union européenne, où les voix critiques à l’égard d’Israël se font de plus en plus entendre, bien qu’elles demeurent minoritaires.
Reste à voir si cette prise de parole courageuse marquera un changement de cap durable dans la politique étrangère belge, ou si elle restera une voix isolée dans le concert des nations.